1940-2021 - Tome 5 : 1976 à 1996 dans le Montmorillonais

           À une demi-heure de l’Isle-jourdain en suivant la Vienne il y avait Confolens. Nous étions alors déjà dans le département de la Charente. J’aimais beaucoup cette bourgade pittoresque mais c’était surtout son annuel festival folklorique international que j’essayais de ne pas manquer.   C’était un retraité breton installé à Confolens qui avait d’abord eu l’idée d’y instaurer une fête folklorique inspiré du vieux festival des « filets bleus » de Concarneau. Mais cela a été un... [Lire la suite]

Venons-en aux parties de journées où tous les matins je redevenais instituteur en redescendant dans la vallée de la Vienne. Dans la bordure sud-est du département, la vallée de la Vienne contrastait avec la platitude et la monotonie culturale de la grande plaine du seuil du Poitou. Surtout à la sortie de la rivière du Limousin et du département de la Haute-Vienne dont nous étions limitrophes, c’était certainement le plus agréable visage paysager du département, vert, varié, riant. Par les petites routes qui la longeaient d’un... [Lire la suite]

  Pendant la vingtaine d’années à vivre ainsi que je l’ai décrit dans mon petit hameau étais-je devenu écolo ? Des copains m’appelaient en se marrant « Eh ! Collot l’écolo ! ». C’était surtout pour le jeu de mot parce que je ne les ai jamais incités à vivre à ma façon et à changer la leur, d'ailleurs la plupart ignoraient comment je vivais. D’une part l’écologie, c’est le vécu qui me l’a apprise, le bon sens paysan qui n’a pas besoin de théorie. D’autre par il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir... [Lire la suite]

Si les vacances scolaires étaient consacrées à tout ce que je devais faire et avais entrepris à la maison, peu à peu nous étions arrivés à emmener nos enfants une semaine ailleurs. Les vacances sont surtout une courte période pendant laquelle un changement de décor, d’environnement et de relations sociales vous vident la tête et la rendent plus disponible pour reprendre la vie ordinaire. Aujourd’hui, ne pas pouvoir ne pas partir et rejoindre les cohortes sur les autoroutes c’est une des marques de ta condition sociale au bas de... [Lire la suite]

Mon ami Bine Marcel Lavaud que tout le monde appelait Bine était un agriculteur d’un hameau voisin chez qui j’allais chercher le lait en vélo. Avec son épouse il vivait comme tous les agriculteurs de la région d’un troupeau de moutons et de deux ou trois vaches ainsi que des petites cultures nécessaires. Sa particularité c’était qu’alors que la plupart des autres moutonniers étaient rentrés dans la course à l’extension et à la modernisation vu qu’à l’époque le marché du mouton était florissant, lui refusait absolument de rentrer... [Lire la suite]

L’aventure des abeilles   Dans l’indispensable de notre vie rurale, il manquait naturellement quelque chose : les abeilles. Je me suis mis à lire tout ce que je pouvais trouver sur les abeilles et je découvris une incroyable littérature datant de très longtemps mais surtout du XVIIIème et du XIXème siècle. L’histoire de la connaissance de ces insectes comme de celle des pratiques apicoles est en elle-même passionnante, depuis ce qu’on a je crois faussement attribué à Aristote « Les essaims naissent des entrailles... [Lire la suite]

2 – Se chauffer Second problème à résoudre pour assurer la survie quotidienne. Il y avait bien une vieille cheminée. C’est très beau d’être devant l’âtre qui brûle mais cela ne te chauffe que les fesses si tu les colles près de la flamme ! Nous nous sommes donc procuré une cuisinière très semblable à celle que nous avions lorsque j’étais enfant dans le Bugey (voir les premiers épisodes). Et puis il faut avoir le bois pour l’alimenter, et il en faut ! Et encore une fois je me suis retrouvé comme dans le Bugey quand j’allais... [Lire la suite]

La vie quotidienne Lorsque je revenais de l’école (une quinzaine de km) c’était chaque fois une autre vie qui commençait. 1 – Se nourrir. D’abord le jardin derrière la maison. Il avait fallu le défricher : abandonné depuis des années il était envahi de broussailles. Pelle, pioche et huile de coude. Nous ne connaissions pas encore la permaculture mais 1968 avait apporté une abondante littérature sur l’agriculture bio qui en plus avait l’avantage de pouvoir réduire les frais au minimum. J’ai expérimenté toutes les méthodes qui... [Lire la suite]

La maison C’était donc une vieille maison très délabrée. Deux mois de vacances avant la rentrée pour rendre une pièce habitable. Porte en bois avec des fentes. Avant de pouvoir la changer, des vieux journaux avaient bouché efficacement les courants d’air pendant un an ou deux. Il y avait quand même l’électricité.  Mais le toit était percé et… il n’y avait pas l’eau courante et même pas d'eau du tout ! À l’époque il n’y avait pas la ruée pour rénover des maisons, qui plus est sans eau, ce qui explique que j’avais pu l'acheter... [Lire la suite]

Le hameau Nous étions en bout du hameau à 5 km du bourg. Il y avait cinq feux. Ses habitants ne disaient pas cinq maisons, cinq familles, mais cinq feux, c’est-à-dire cinq maisons habitées dont les cheminées pouvaient fumer, preuve qu’elles étaient vivantes. La plus proche était une bonne femme acariâtre qui nous faisait plein d’histoires pour la moindre branche qui dépassait sur son terrain, qui n’aimait pas mon chien celui-ci le lui rendant bien ! Heureusement elle avait une autre maison ailleurs et on ne la voyait pas trop... [Lire la suite]