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Le blog de Bernard Collot
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26 janvier 2007

Ah ! ces intellectuels !

Intello !

Pour répondre à Taqmich (voir commentaires) mais aussi à pas mal qui pensent qu’un tel qualificatif disqualifie celui à qui on le jette. Tu n’es qu’un intellectuel, bref un type qui passe son temps à tritouiller les mouches !

C’est vrai que, comme dirait Taqmich, il m’est arrivé dans pas mal de textes de développer des paragraphes qui peuvent paraître « intellectuels ».

Mais lorsqu’on décrit le fonctionnement d’un moteur, lorsque l’artisan explique la fabrication d’un meuble, un agriculteur une pratique culturale, lorsque l’électricien fait un plan de montage, le comptable fait des bilans, etc. chaque fois, ils deviennent des intellectuels et on a besoin de faire un réel effort pour comprendre, rentrer dans leur langage.

Chaque fois que l’on se pose des questions sur ses façons d’opérer, qu’on essaie de comprendre le pourquoi ou le comment d’une réussite (pour tenter de la rendre renouvelable) ou d’un échec (pour le transformer en réussite) on est un « intellectuel ».

Si on le garde pour soi, personne ne s’en aperçoit. Si on le couche sur un papier, pas forcément pour que les autres le voient mais parce qu’on a besoin de l’outil écrit pour y voir plus clair, alors ça y est : ceux qui travaillent et donc réfléchissent dans le même domaine vont comprendre sans problème ; pour les autres cela peut prendre l’aspect de charabia. Mais lorsque mon copain menuisier, compagnon du devoir, m’expliquait sur un papier plein de signes cabalistiques pourquoi mon escalier allait se casser la figure… je lui demandais tout bêtement ce que cela voulait dire ! Et il me traduisait le charabia qui lui avait été nécessaire à lui : c’était simplement beaucoup plus superficiel mais à moi cela suffisait. Son apprenti, lui, allait bien devoir utiliser ces signes s’il voulait monter des escaliers… à moins d’aller les acheter tout faits chez dépôt-brico.

On théorise sans arrêt, dès l’instant où l’on émet une hypothèse qui permet d’entreprendre une action, un geste (si je change ce fusible, ça devrait à nouveau fonctionner. Je change le fusible. Boum ! Merde ! ma théorie était fausse faut que j’en trouve une autre !). Heureusement qu’on ne couche pas toutes nos théories sur un papier !

De même que l’on théorise chaque fois que l’on met un ensemble d’informations en relation pour en tirer une conduite à tenir. Lors de la dernière consultation électorale, à la surprise des faiseurs d’opinion, des millions de personnes, se sont mises à « intellectualiser », à chercher et à comprendre elles-mêmes des informations qu’elles n’auraient jamais dû aller chercher et encore moins comprendre puisque ce n’étaient pas des intellectuelles ! D’ailleurs, comme elles n’ont pas choisi la « bonne » réponse, elles ont été immédiatement taxées de stupidité, d’incapacité… intellectuelle ! comme quoi tout dépend toujours de quel côté du manche on se trouve !

A la limite, on pourrait, de façon péjorative cette fois, qualifier « d’intellectuel » celui qui n’a jamais mis les mains dans le cambouis ou qui parle de choses qu’il n’a jamais mises en pratique, jamais démontées, souvent jamais vues et qu’il n’aura surtout jamais à expérimenter, à mettre en oeuvre ! A ce titre, c’est dans les bistrots qu’il y a le plus d’intellectuels ! Peut-être même sur les estrades politiques ou médiatiques !

Et pour avoir mis les mains dans le cambouis de l’école, je les ai mises ! et je les ai encore quand les aléas de la vie me transforment en parent d’élève au moment où je devrais être un grand-parent à la pêche !

Bien intellectuellement vôtre et un clin d’œil amical à Taqmich !

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