Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Bernard Collot
Le blog de Bernard Collot
Derniers commentaires
4 octobre 2008

Soutien scolaire, une autre approche

Je porte à votre attention le communiqué ci-dessous des CREPSC (Centres de Recherches des Petites structures et de la Communication), laboratoire d’enseignants dont je fais partie, concernant une approche plus globale de l’école dans laquelle s’intègre naturellement le « soutien scolaire ». L’école, d’abord lieu de vie. Ce qui semble ne faire partie des préoccupations de personne. Il fut un temps (années 60) où existait à la ligue de l’enseignement la « fédération des restaurants d’enfants » où était pris en compte l’aménagement matériel et l’organisation éducative de ce que l’on refusait même d’appeler « restaurant scolaire ». Apparemment, ceci est oublié.

Si vous adhérez à ce que nous défendons, diffusez, publiez ce communiqué.

Centres de Recherches des Petites Structures et de la Communication

Intégrer le soutien scolaire dans un aménagement général de l'interclasse (matin, après-midi) et de l’espace scolaire 

Il est reconnu par tous les diététiciens, médecins, psychologues l'importance du temps du repas et de l'après repas quant à la santé physique, psychologique et intellectuelle de l'enfant, et quant à sa disponibilité dans les activités suivantes à l'école, donc quant à sa réussite. Les effets se retrouvant ensuite dans la classe tant au plan individuel qu'au plan collectif. 

Il nous semble donc nécessaire d'organiser l'après restauration, tant dans les activités de détente, de repos, de calme, éducatives, artistiques, créatives... de type non scolaire, offertes comme possibles aux enfants, que dans l'aménagement des espaces où elles pourront se dérouler. Cela peut prendre diverses formes comme par exemple l'instauration d'ateliers, de coins spécifiques libres d'accès (exemples : coin repos, coin lecture, coin musique, atelier logiciels éducatifs, coin peinture, jeux mathématiques, jeux calmes, ateliers d'écriture, ping-pong, jardinage, bricolage, etc.)

Pendant cet espace-temps, les enseignants, dans le cadre des dispositions de soutien du ministère, pourront porter toute leur attention aux enfants signalés en difficulté, les suivront dans les activités qu'ils jugeront susceptibles de les aider ou en créeront de spécifiques.

L'organisation générale de l'après restauration devra se faire conjointement avec le personnel municipal qui a en charge la responsabilité des enfants hors les temps scolaires. Les associations de parents d'élèves peuvent y être associées. 

Le personnel du RASED apportera son avis sur l'organisation de ce temps, éventuellement pourra s'y inclure. 

Ce faisant, l'aménagement de l'interclasse contribuera d'une façon générale à l'amélioration de la réussite scolaire et en même temps permettra d'aider les enfants en difficulté sans les stigmatiser. Il s'agit bien de lutter pour la réussite scolaire. Cet aménagement est aussi un élément important , de la socialisation, de la lutte contre les incivilités, de l'ouverture, de l'épanouissement des enfants… et de leur santé 

Parallèlement, il sera proposé aux municipalités, au sein du conseil d'école, d'étudier et de réaliser progressivement l'aménagement des locaux de restauration et des espaces et locaux accessibles pendant l'interclasse. Le temps du repas qui est sous leur responsabilité est tout aussi important pour les mêmes raisons citées précédemment. Souvent, ces locaux, leur agencement et leur mobilier ne sont pas conçus pour que le moment du repas soit un moment calme, détendu, éducatif. Le temps du repas influe aussi sur les temps suivant. Locaux trop grands à découper par des murets ou autres astuces, à insonoriser, mobilier non adapté (tables de 4, taille du mobilier pour les plus petits...), décoration, etc. De même que le déroulement du repas devra respecter les rythmes, les besoins, être éducatif et paisible. Nous demandons que les locaux qui sont offerts aux enfants soient au moins aussi convenables, conviviaux et acceptables que ce qui est offert aux adultes dans les restaurants.

L'aménagement de ce temps et de son espace correspond donc bien... à la lutte contre l'échec. Il en est de même d’ailleurs en ce qui concerne l’accueil du matin dans l’espace scolaire (par comparaison l’accueil de tout stage de formation des adultes est toujours étudié pour être convivial !)  ou la sortie des classes qui ressemble le plus souvent à la libération d’un troupeau derrière une grille et ne favorise pas la transition entre les deux mondes où vit l’enfant. Nous soulignons également que les cours de récréation sont le plus souvent identiques aux cours des prisons et qu'en fait de procurer détente et délassement, elles n'engendrent que stress et parfois violence. Quand ce n'est pas la mise en danger de la santé des enfants quand ils doivent subir les rigueurs climatiques dans des espaces bétonnés.

Les conditions de la réussite sont aussi dans ces aspects étonnamment délaissés, ce d’autant que les enfants dits en difficulté, sont aussi souvent dans des conditions de vie et relationnelles peu favorables en dehors de l’école.

Nous savons que cet aménagement est plus difficile dans toutes les grosses structures scolaires. La taille des établissements ou la concentration scolaire est un problème d'ordre général dont on sait qu'il fait partie des éléments impliqués aussi bien dans la violence, dans l'associalisation, que dans l'échec scolaire, les difficultés de constitution d'équipes pédagogiques, du suivi des enfants, etc. Les enfants sont placés alors dans des structures qui ne sont pas à leur taille, qu'ils ne peuvent percevoir, source d'angoisses, mal-être, comportements, dont les effets se retrouvent immanquablement dans leur activité, leurs comportements, leur disponibilité scolaires.

Nous demandons, parallèlement, que le problème de la taille des établissements et de la concentration scolaire fasse l'objet d'une réflexion nationale entre l'Etat, les collectivités locales, les associations de parents d'élèves, les syndicats d'enseignants, les organisation périscolaires, les mouvements pédagogiques, puis d'une loi d'orientation.

Contacts : CREPSC, 10 chemin de Cozance, 01500 Douvres 

Tél : 05 49 46 14 22 - 06 76 27 69 81 - 06 77 45 37 53 

crepsc@gmail.com 

Commentaires
L
Iana, mon propos n'est certainement pas de dire qu'il ne faut plus rien faire... Mon propos est de pointer le doigt sur le fait que ce qui semble découler du "bon sens" ici est totalement nié et même violemment rejeté dans bien des endroits...<br /> <br /> Et comme je n'ai personnellement qu'une vue étriquée de cela (je n'ai que mon expérience et celles de mes proches...), je souhaitais savoir si d'autres que moi, mieux renseignés, plus avisés, avaient un autre ressenti de cela...<br /> <br /> La réponse que me fait Monsieur Colot me conforte sur le fait que l'enthousiasme a de quoi être sérieusement douché :-/...
Répondre
B
Vous avez raison : c'est quand tout va mal qu'on ne court plus aucun risque d'essayer ! d'ailleurs, une petite école de la région parisenne vient d'essayer de proposer les aménagements des interclasses dont il était question dans le billet... et ça a marché !
Répondre
B
En réponse à Laurence (évoulution depuis 1989)<br /> - Sur le plan institutionnelcela a été un détricotage régulier de toutes les avancées précédentes, détricotage qui ne se dissimule plus actuellement.<br /> - Sur le plan des enseignants, c'est un repli frileux. Même chez les militants des mouvements pédagogiques. Je suis souvent effaré des échanges sur les grandes listes pédagogiques et de la majorité des jeunes enseignants qui y sont inscrits. Par contre, émerge une minorité (infime !) qui retrouve les dynamismes et les audaces des pionniers. C'est là qu'est probablement l'espoir.<br /> - Sur le plan des parents, alors oui cela a évolué : <br /> D'abord les parents prennent de plus en plus position, ce qu'ils faisaient rarement auparavant. Même si ces positions viennent le plus souvent appuyer la contre-réforme, elles ont le mérite d'exister, en ce sens une partie des parents ose prendre un risque en assumant leurs idées ou leurs croyances. Ils deviennent de facto responsables de ce qui est engagé.<br /> Ensuite un nombre grandissant régulièrement de parents rejettent l'école actuelle et aspire à une autre école où l'important n'est pas "le résultat" mais l'enfant. Ce nombre n'est peut-être pas encore suffisamment significatif, ne se fait pas suffisamment entendre ou n'a pas les moyens de se faire entendre, mais il existe. C'est, à mon avis, une donnée tout à fait nouvelle dans l'histoire de l'école et du système éducatif.
Répondre
L
et donc ? c'est pour ça qu'il ne faut plus rien essayer ni plus rien croire ?
Répondre
L
.... Passionnant, bien sûr !........ Mais, concrètement, depuis 1989, vous sentez vraiment les choses évoluer dans le sens qui vous intéresse ?
Répondre