La fabuleuse aventure de la communication

Vient de paraître en autoédition à TheBookEdition.com.

4ème de couverture : 

La communication est l’un des grands piliers de la pédagogie Freinet et c’est le fondement d’une école du 3^ème type.

C’est près d’un siècle de ce que l’auteur qualifie « d’aventure fabuleuse » qui est retracé dans cet ouvrage. Au cours de sa seconde moitié, Bernard COLLOT en a été un des principaux acteurs. Il ne fait pas œuvre d’historien mais de témoin engagé.

Il nous fait vivre cette aventure en la faisant débuter en 1920 avec FREINET et DANIEL.

Des premières lettres et imprimés échangés jusqu’aux réseaux télématiques en passant par le journal scolaire, le cinéma, les enregistrements du son, la vidéo, les fax, les voyages échanges…

C’est un long tâtonnement expérimental collectif auquel se sont livrés des enseignants dont on peut dire qu’ils ne manquaient pas d’audace. Chaque avancée, chaque appropriation d’un nouvel outil de communication avait des conséquences sur la transformation des pratiques et de la pédagogie.

Mais ce ne sont pas les technologies qui font la communication. Les histoires que l’auteur conte montrent que c’étaient bien des écoles et des enfants qui étaient devenus communicants. La communication est ce qui fait se construire et exister les individus comme les groupes sociaux.

Je signale que le problème de la communication est abordé dans son sens beaucoup plus large et théorique dans "L'école de la simplexité" . De même qu'ilme faut signaler l'ouvrage de Hubert MONTAGNER qui vient d'être rééditer aux édistions Stoks "Lenfant et la communication" dont vous pouvez lire l'avant-propos ici.

Comments

[bernard_collot]

Chère Aude, vous me parez de qualités bien grandes ! Il n'y a rien qui m'autorise à me penser au-dessus de mes collègues (anciennes et anciens)et cela je le revendique même ! Je n'ai juste que l'avantage de l'âge qui confère un peu... de sagesse si nous étions dans les sociétés dites primitives !

Mais j'ai effectivement fait déjà cela aux demandes (assez rares !) de quelques collègues qui avaient besoin d'un regard extérieur et surtout à travers une autre grille d'observation que celles habituellement utilisée et "pédagogiquement correctes".

En dehors du fait que cela ne peut être fait que sur la demande des intéressés (il s'agit qu'une relation de confiance s'établisse, confiance en l'absence totale de jugement des personnes) il y a aussi le problème des moyens que je n'ai malheureusement plus (la "crise" touche aussi les retraités qui n'avaient pas pensé à "capitaliser" !).

Mais puisqu'il s'agit de communication, de réseaux sociaux, je suppose que les utilisateurs de twitter en classe échangent beaucoup entre eux... de ce qu'ils font de twitter en classe ! de leurs tâtonnements expérimentaux ! C'est de cela que naît l'intelligence collective ! Mon prochain ouvrage ("conversations décousues") sera fait des extraits extirpés de dizaine de milliers de messages échangés d'une liste de diffusion. Les listes de diffusion c'était quand même plus simple, beaucoup plus interactif et mille fois plus dense que ce qui se fait sur les outils actuels des réseaux sociaux.

Tout ce que j'ai pu faire, puis dire, résulte du tâtonnement expérimental constant et de sa communication (interactions). C'est ceci qu'il faut poursuivre et si c'est twitter ou autres qui servent à cela, peu importe, pourvu qu'ils le fassent !

[Aude Corbières]

A la lecture de votre réponse, je me dis :

"Il serait très intéressant que Monsieur Collot se penche sur les différentes utilisations que les enseignants font de Twitter en classe. Son regard extérieur, ses questionnements, son analyse, pourraient nous éclairer sur nos pratiques."

Au plaisir de lire, chez vous, votre avis sur ce qui se fait un peu partout en France et dans la francophonie.

[Cloé]

Je suis enseignante militante Freinet.Je croyais connaître l'histoire du mouvement Freinet dans toutes mes autres lectures ou de par ce que m'en disaient les collègues. Avec ce livre j'ai vraiment découvert à la fois ce qu'avait été ce mouvement en même temps ce qu'est ou pourrait être la pédagogie Freinet et ce que vous avez appelé "une école du 3ème type". C'est vraiment "fabuleux", et en plus simple et agréable à lire. Merci.

J'avais déjà sur ma table de travail "l'école de la simplexité". C'est un livre qui ne se lit pas d'une seule traite. Mais du coup je me replonge avec beaucoup plus d'attention dans certains chapitres.

[Charles]

Cela me semble du bon sens : Il vaut mieux s'être servi avant d'une scie égoïne avant d'empoigner directement une tonçonneuse pour découper du contreplaqué !

[bernard_collot]

J'en ai... entendu parler !

En réalité je suis depuis pas mal de temps largué par la progression exponentielle des technologies. Par exemple je suis bien sur facebook mais n'arrive toujours pas à le maîtriser et à m'en servir efficacement ! Je fais rire mes amis quand je leur dis que je cherche désespérément un téléphone qui ne serve... qu'à téléphoner ! J'arrive juste à me servir d'un blog, quant à mon site, il est tel que j'ai pu le bricoler il y a une quinzaine d'années !

Ceci dit, si j'étais encore instit et encore dans le coup, il est certain que j'aurais utilisé les blogs, probable que nous aurions fait de beaux livres ou albums imprimés par TBE, probable mais pas certain que je serais allé voir ce qu'il était possible de détourner avec les twitter et autres FB, daylimotion...

Mais, ainsi que je l'ai expliqué dans mon livre, internet a, a contrario,quelque peu tué la communication (telle je l'entends) en permettant de tout faire, tout transmettre avec le même outil, rendant confus, pour les enfants et même pour les adultes, l'utilisation (et la création)de langages différents qui n'expriment pas les même choses (écrit, images, son...) Il a aussi a contrario rendu flou les notions de réseaux qui ne se constituent pas par la magie d'une technologie. Pour utiliser une telle puissance sans en être asservi, il faut passer par une succession d'étapes qui permettent de se construire et de maîtriser différents langages, de se créer des représentations d'espaces différents, des autres dans ces espaces. Les récentes anecdotes concernant la compagne du président ou autres célébrités montrent bien qu'il y a des problèmes de représenations quant à ce qu'est un espace de communication, ce qui s'y passe, ce qu'on peut en faire. C'est un peu comme lâcher un citadin dans la jungle.

Ceci dit nous avons toujours utilisé les outils de communication en les adaptant, en les modifiant sans cesse suivant les constats faits de leur utilisation.

Ainsi, des amis enseignants travaillent depuis trois ou quatre ans à la conception et à l'utilisation d'un outil ayant quelques similitudes avec Facebook en même temps qu'avec les arbres de connaissances (arbuste.net). Mais je leur rappelle et ils constatent sans cesse que tout outil de communication est stérile si, en amont, la classe ne vit pas de sa communication interne avec toutes les interactions qui sont source de la construction de tous les langages. Les réseaux sont une extension des espaces de communication, espaces qui commencent... déjà dans le ventre de la mère et vont s'étendre progressivement... plus ou moins bien.

Autrement dit, ce ne sont pas les technologies qui font la communication. Mais ce ne sont pas les technologies non plus qu'il faut accuser de tous les maux. Ce ne sont que des outils et un marteau peut servir à enfoncer des clous ou à fracasser des crânes !