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Le blog de Bernard Collot
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22 mars 2013

« L’école est finie, vive l’école », une radio décevante

Billet invité : Kevin MARTIN

« L’école est finie, vive l’école », l’émission de France-Inter provoque de grandes déceptions. Il est vrai que pour avoir entendu Finkielkraut parler pendant une heure de l’école dans une bouillie pseudo-philosophique, il y a de quoi être perplexe ! Et je ne parle pas des échanges des politiques.

Après Rémi JACQUET, c’est un autre enseignant (jeune enseignant) qui manifeste sa déception. BC

 Cher France-Inter

Je rêverai que votre radio n'ait pas la même vision de la démocratie que les politiques. Combien de fois je bondis sur ma chaise en entendant des contre-vérités proférées par des politiques sur l’Éducation. Personne ne le dit : qui ne dit rien consent ! Si vous ne permettez pas de démentir des contre-vérités, vous n'êtes pas une radio d'information mais de désinformation. Et ce n'est pas en mettant un autre politique d'un bord opposé qu'on y parviendra puisque lui non plus ne connait pas le quotidien du travail, n’y connait pas grand-chose non plus dans le « comment se construisent des enfants..

Une journée sur l’éducation ne peut pas se faire sans enseignants ayant des approches différentes, sans parents, sans élèves et en particulier sans élèves qui souffrent de l’école.

 OUI ! Changeons le système ! Faisons un système moins rigide ! Réfléchissons aux finalités de l’école qui n’est peut-être pas qu’il sorte du système des « élèves qualifiés ».

Refondation = transformation de l'école primaire, du collège, du lycée.

Pourquoi pas des petites structures qui mélangeraient école primaire et collège ? Ce qui permettrait de respecter le rythme de chacun. Exit les problèmes de violence. Et pourquoi un professeur de maternelle compétent en anglais ou en théâtre ne pourrait pas intervenir auprès des collégiens pendant qu'un professeur d'EPS ferait la motricité aux maternelles ? Ça existe déjà dans le privé ou dans d'autres pays et ça marche. C'est un rêve mais il faut casser nos représentations.

M. PEILLON, vous demandez d'arrêter la logique managériale. Supprimons les inspecteurs ! Nous ne sommes pas dans la police ! Gardons des conseillers pédagogiques, des experts, des anciens, des sages, dont le rôle serait d'accompagner, de coordonner des projets, de soutenir les enseignants, de faire réfléchir sur les pratiques, d'encourager les enseignants qui expérimentent, qui tâtonnent, qui innovent, qui créent, qui s'investissent.

Arrêtons d'infantiliser les enseignants en leur mettant des notes ! Les enseignants sont en mal de reconnaissance. C'est de coopération dont nous avons besoin, pas d'un système de sanctions.

La morale, il ne faut pas l'enseigner, il faut la vivre !

Nous avons besoin de temps pour échanger, pour voir ce qui se passe chez nos voisins, dans les autres classes, dans les IME, les ITEP, les CLIS, les SEGPA, les classes uniques…

La Formation doit être au centre, on ne changera pas l'école sans former les enseignants.  Mais ouvrons les nouveaux enseignants sur les différents pédagogues et les différents courants pédagogiques. Comment est-ce possible que l'on sorte de formation sans avoir compris ce qu'étaient les valeurs de la ligue de l'enseignement, de l'USEP, du GFEN (Ecole Nouvelle), de l'ICEM (mouvement Freinet), des CEMEAS... Mais pourquoi pas aussi des écoles privés (Steiner, Montessori, Decroly) pour, au minimum, savoir que cela existe, pour pouvoir choisir une pédagogie et non pas subir un modèle qui correspond à l'école que l'on a vécu enfant. Faisons une formation pour les enseignants en alternance, une formation exigeante, une formation où les stagiaires seront acteurs de leur formation. Une formation qui réponde aux besoins de chacun et qui responsabilise les stagiaires.

J'aurais bien voulu faire encore de la théorie en français en PE2 mais cela n'était pas prévu, j'aurais aimé avoir une vraie formation en musique, en anglais, en musique, en sciences..., mais j'avais des professeurs incompétents car reclassés à l'IUFM puisque n'étant pas capables de gérer une classe en collège. La formation initiale comme la formation continue sont fondamentales. Alors oui, on se forme tout seul, en échangeant avec d'autres, en travaillant en équipe, en lisant, en y consacrant une partie de nos loisirs, mais cela prend beaucoup de temps et tout le monde n'a pas ce temps, cette volonté, et cette capacité.

Un enfant en échec, c'est un professeur qui n'a pas su trouver l'environnement nécessaire pour lui permettre de grandir. Un professeur en échec, c'est un système qui n'a pas su trouver l'environnement nécessaire pour lui permettre de trouver des solutions.

Cette réforme semble être une mesure de décentralisation donc pouvant à la fois impliquer les acteurs locaux de manière positive mais au risque d'augmenter encore des inégalités qui sont déjà énormes. Quelles sont les mesures pour réduire les inégalités ? Le constat de l'EN fait état de différence de 1 à 10 pour le budget par enfant selon les écoles. Y aura-t-il de vraies compensations pour les communes qui ne peuvent pas payer des intervenants de qualité, donner les moyens nécessaires ?

Et tous ces commentaires ? Cher France-Inter, auront-ils leur place dans votre journée ou resteront-ils un défouloir pour des personnes qui ne seront pas écoutés par le plus grand nombre ?

Commentaires
A
J'ai fait pareil, j'ai éteind ma radio, c'est toujours les mêmes invités à chaque émission sur l'education et donc les mêmes idées, ça devient lassant...
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L
Clap clap ! Comme Emilie, il y a des moments où, de rage et de dépit, j'éteins la radio pour les faire taire......
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E
Bien dit Kévin ! Je n'arrive même pas à entendre ce genre d'émission plus de cinq minutes. Communication et non information.
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