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Le blog de Bernard Collot
Le blog de Bernard Collot
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17 juin 2013

Fraisiers... école ?!

Je suis en train de ramasser mes fraises. La récolte est abondante du fait que j'ai laissé les fraisiers se développer à leur guise, sortir des belles platebandes que je leur avais faites l'an passé. Mais, de ce fait aussi, la récolte est délicate, difficile, en particulier pour mon dos.
Ils sont envahis de bouton d'or, bien que j'ai essayé régulièrement de les arracher ou au moins les limiter. Ces boutons d'or, qui sont si plaisants quand ils sont ailleurs, ont la particularité de se plaire sur les mêmes terrains que les fraisiers et de s'y développer selon le même procédé qu'eux ! Il faut arriver à ce qu'ils ne soient pas les plus forts.
Et puis il n'y a pas une fraise qui est mûre en même temps ! C'est tous les jours que je dois aller mettre mon dos à l'épreuve. Cela dépend des endroits où elles sont, des feuilles qui les cachent, de ce qui se passait au moment où s'épanouissaient les fleurs, des variétés, etc.
Et puis il ne faut pas se fier seulement à la couleur : suivant la chaleur et le soleil dont elles ont bénéficié,  il faut attendre que, même rouges, elles aient pu produire du sucre, des parfums... mais pas trop attendre parce que si on les laisse, elles risquent de pourrir à la moindre pluie, d'être mangées par les limaces ou les merles, de se dessécher. Il faut leur laisser le temps, les chercher, les découvrir, les cueillir à point ! Et ce ne sont pas toujours les plus grosses les meilleures !
Mais, à l'automne je ne pourrai pas me reposer sur mes lauriers :  il ne va pas falloir que je continue à  laisser les fraisiers se débrouiller de cette façon, parce que je sais, par expérience, qu'ils vont alors s'étioler, être submergés par les boutons d'or, des maladies que je n'avais pas vues vont empirer... Il va falloir que je les aide à se restructurer, que je leur trouve un terrain favorable où ils pourront s'alimenter... Recommencer sans cesse pour qu'ils se débrouillent bien et produisent autre chose que des fraises toutes semblalbles... et insipides.
Vous n'en avez rien à faire de mes fraises ? Vous avez raison !
Mais remplacez  jardin par classe ou école, fraisiers par élèves, boutons d'or par télé ou nitendo, etc... éhéh !!!!!
Commentaires
B
Retransmis, de Marc (messagerie)<br /> <br /> Bien dit Laurent.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout le monde ressent ce que tu décris un jour ou l'autre. Les enfants aussi ont leurs contrariétés,; leur vie aussi est parfois compliqué.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand je sens que c'est un peu tendu le matin, on s'octroie un temps de promenade; on a un grand parc près de l'école. Et là, on sort pour respirer, s'oxygéner, observer, écouter. Même que parfois personne ne se parle. D'autres fois, il y a des conversations. Parfois des questions. On marche une trentaine de minutes. On rentre après. On attaque la journée. Plus sereins, plus dispos... Est-ce du temps de perdu? Pour certains parents, sûrement. Pour moi certainement pas. C'est naturel. Les sens en éveil...Aussi un besoin.<br /> <br /> Marc
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B
Retransmis de Laurent (messagerie)<br /> <br /> <br /> <br /> Je prends le temps de répondre à la relance de Bernard ;-) C'est que les potagers en ce moment...faut s'en occuper...la nature rattrape vite les mois "frais". C'est vrai qu'il faut rester vigilant à ne pas se couper de l'observation et des ressentis. Oui, humilité ! C'est vrai que le Sepp autrichien fait un peu dieu le père tout puissant créateur du ciel et de la terre qui modèle le monde selon son bon vouloir...Gourou ? Sûrement. Je n'ai pas poussé mes recherches sur le type plus loin que ça. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour rebondir, encore, faut veiller à mon avis à rester connecter sur les ressentis et les observations que l'on peut faire en classe (ou dans le potager. Cette année le planning potager n'était pas d'une grande utilité...il fallait observer le temps et optimiser les périodes de soleil...on s'en est pas mal sorti globalement à l'école, à la maison et dans le jardin collectif ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> En classe, c'est pareil ! La classe trouve une solution mais cette solution n'est que temporaire car elle déstabilise alors l'ensemble qui se rééquilibre et du coup se transforme et nous emmène plus loin sur des chemins à découvrir. Ca bouge tout le temps. Notre job consiste d'être à l'écoute et favoriser la transformation de l'environnement en fonction du moment pour qu'il puisse à chaque fois collé au mieux avec l'état des "variables mouvantes" (les personnes qui se déplace dans cet environnement, les enfants et les adultes). Les enfants évoluent constamment, grandissent tout le temps, vivent des expériences nouvelles chaque jour (en classe ou à la maison), la météo y met son grain de sel (vous avez connu l'effet météorologique dépressionnaire printanier vous aussi dans les classes ? Assez intéressante cette expérience collective à l'échelle d'un pays...le soleil tient aussi un rôle important dans l'environnement classe...). On est tous soumis à cela. J'ai noté que quand je suis énervé le matin en me levant (ça m'arrive parfois sans savoir pourquoi, fatigue, besoin de soleil, contrariétés, contraintes multiples...) je véhicule cela en classe. Je suis moins patient et mon humeur influence l'environnement classe...On est humain. Alors, j'essaye de prendre sur moi et lâcher prise. Je me dis: "c'est bon, t'es pas bien aujourd'hui, tu vois tout en noir, relax, relax, relax..." Ca va mieux par la suite... Faut juste se le dire et en prendre conscience.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, oui, humilité, restons vigilants. On l'a déjà noté pas mal de fois dans le "mouvement", ça peut aller très vite dans un sens ou dans l'autre. Rien n'est jamais acquis. Trop de certitudes et on se coupe de l'environnement.<br /> <br /> Laurent
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J
je commence à saisir le rapport ! HUMILITE !
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B
Retransmis de Laurent<br /> <br /> Ou alors tu structures ton potager et tu crées les conditions pour moins bosser ;-) C'est la permaculture :-) C'est carrément comme en classe, on bosse sur les structures et l'environnement pour au final observer et accompagner :-)
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B
Retransmis de Fred<br /> <br /> Zut, moi je n'ai pas géré comme cela mes fraisiers. J'ai au contraire pris soin de supprimer les stolons au fur et à mesure pour ne pas épuiser inutilement mes plants, du moins en début de culture. <br /> <br /> Du coup, je n'ose pas remplacer "fraisiers" par "élèves"...<br /> <br /> En tout cas, les fraises sont énormes et faciles à ramasser ;)<br /> <br /> Fred
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