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Le blog de Bernard Collot
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24 septembre 2014

Parents d'élèves, énervez-vous !

parents-cyriaqueBien avant de refonder l’école (qui y croit encore ?) il a un ghetto qu’il faudrait quand même voir, qu’il faudrait que les grandes associations de parents d’élèves voient. L’aveuglement est sidérant. Lorsque Cyriaque titre son billet « Parents d’élèves, énervez-vous ! » il appelle bien à se réveiller[1].

Entrebâiller un tout petit peu le portail de l’école, ce n’est pas compliqué, c’est tout simple, tout simple à faire, sans risques, sans révolution. L’école marche sur la tête ! Deux témoignages, eux aussi simples. Il n’y a pas besoin d’aller chercher le spectaculaire, c’est sous les yeux et l’indifférence de tout le monde que cela se passe. BC

 

 Billet invité, Cyriaque et Florian

Bonjour

Je voulais vous faire partager ce que nous vivons actuellement dans l'école de mon fils qui est en MS. L'école compte environ 200 enfants. Il y a 8 classes de la PS à la GS. C'est en gros une usine à gaz où je ne souhaiterai pas travailler. Paradoxe puisque mon fils y fait ses premiers pas d'élève depuis l'an passé.

Pour situer le contexte, en 2013 2014, l'école était en chantier afin de refaire un bâtiment neuf qui regroupe maintenant le CLAE et la cantine.

L'an passé donc, lorsque moi ou ma compagne allions chercher notre fils, nous passions par le CLAE puisqu’il n'était pas rare de traverser le bâtiment de l'école pour aller chercher son cartable, son vêtement...

On prenait alors quelques minutes pour découvrir l'affichage des activités réalisées sur son temps de classe, d'échanger avec lui sur sa journée. Comme un enfant de maternelle n'exprime pas forcément sa journée de classe le soir en rentrant à la maison[2], ces petits temps passés dans les couloirs pour aller prendre ses affaires rendaient notre communication plus riche et concrète. Il nous arrivait d'avoir par moment des échanges informels avec le personnel de l'école, avec sa maîtresse. Ces petits liens qui nous font vivre la scolarité de notre enfant en toute confiance sont aujourd'hui bien difficiles à trouver.

En effet « grâce » au nouveau bâtiment un espace est maintenant réservé au « ramassage » de nos enfants ! On nous a expliqué qu'avec un talkie walkie une animatrice était chargée de venir chercher nos enfants pour nous les « apporter » dans l'espace de la garderie.

Du coup on reste aux grilles de l'école. Plus rien n'est visible. Je me suis retrouvé bien embêté quand il a fallut me rendre dans sa classe lors de la réunion de rentrée avec son instit. Je ne savais pas dans quelle direction aller !

En tant qu'enseignant je ne m'étais pas vraiment rendu compte de cet aspect de l'affichage en dehors des murs de la classe, dans le couloir. Il permet aux parents de dialoguer avec son enfant. De faire du lien entre la famille et l'école. Je vais tacher de m'en souvenir pour l'affichage dans mon école.

Maintenant que je dois rester aux grilles de l'école sans pouvoir circuler dans le lieu où vit mon fils toute sa journée, je trouve cette situation très « violente »[3].On nous bassine avec la sécurité. Avec ce dispositif là, la sécurité affective n'y est plus entre mon fils et sa journée à l'école.

Avec sa mère nous avons signalé tout cela à la FCPE. Je crois qu'ils n'ont pas vu tout ce qui pouvait se jouer pendant ce temps de liaison entre la famille et l'école et inversement...

Cyriaque

 Réaction de Florian

Idem chez nous (même taille d'école).

Même en PS, les parents doivent laisser leurs enfants au portail.

Plein d'autres choses ne vont pas.

Je me suis présenté comme candidat aux représentants des parents d'élèves pour dialoguer, faire avancer les choses. En gros, ce n'est pas en murant l'école et en cachant ce qu'il s'y fait qu'on se protège des parents pénibles, dangereux. La preuve :

Dans la classe de notre fils, la maitresse est absente depuis qq jours. En téléphonant à une déléguée de l'an passé pour lui parler de ma candidature, voici ce qu'elle m'apprend : Il y a 10 jours une maman a fait irruption dans la salle de classe en passant de force le portail de l'école. Devant les enfants, elle s'en est pris à la maitresse au sujet des nouveaux horaires. Elle a hurlé, crié. Elle aurait saisi une chaise et l'aurait lancée sur un mur. Tout ça en présence des enfants ! La maitresse choquée, est en repos[4].

Je vous passe le jour où ma fille a été mise au portail et s'est retrouvée seule dans les rues du village alors qu'elle était inscrite à la garderie, .... et bien d'autres.

Tout ça pour dire qu'en temps qu'enseignant (par rapport à mes horaires), je ne peux pas voir ce qui se passe à l'école. Mes enfants font du 8h --> 16h30. Les enseignants reçoivent les parents sur rdv le matin avant la classe (??) ou entre midi et deux (re??). L'an passé, nous avons attendu le marché de Noel pour croiser l'instit. Dur Dur !

Je n'ai pas trouvé d'autres solutions que le conseil d'école pour pouvoir communiquer avec l'équipe enseignante.

C'est navrant.

FLorian

Tous les billets à propos des parents : http://education3.canalblog.com/tag/parents

L'appel pour le choix d'une "autre école" : http://appelecolesdifferentes.blogspot.fr/

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[1] Voir aussi « Parents d’élèves, éveillez-vous » www.TheBookEdition.com

[2] Il n’y a pas que les enfants de la maternelle ! Mais les plus grands n’ont pas grand-chose à raconter, plutôt beaucoup de choses à oublier dès le portail franchi ! BC

[3] Les violences de l’école ne font pas la une des médias, même pas des conversations. Toutes les violences sont d’autant plus dangereuses qu’elles ont été intégrées comme… normales. BC

[4] Dans les explosions et paroxysmes de violence, il y a presque toujours l’impuissance, la non reconnaissance des personnes, l’exclusion, l’impossibilité de dialogue ou d’espaces de dialogue…  le dialogue supposant que chaque partenaire ou antagoniste se reconnaissent mutuellement. C’est d’autant plus insupportable quand c’est l’enfant, encore partie du parent, qui est concerné. Cette violence n’est pas socialement excusable, mais elle est tout à fait explicable. BC

Commentaires
C
Messieurs, je comprends votre indignation mais laissez-moi vous expliquer ce à quoi je fais face désemparée aujourd'hui. L'interdiction d'accès à l'intérieur des bâtiments aux parents est une mesure de protection contre ceux qui n'hesitent pas à faire preuve de violence (même "seulement" verbale envers le personnel d'etablissement) en presence des élèves. Mon problème démontre qu'on a encore atteint un pallier inquietant. Une parent d'élève s'en a pris directement violemment physiquement et verbalement à mon enfant, à 2 reprises pour "venger" sa fille sous prétexte que si je savais mieux élever la mienne, elle ne serait pas obligée de le faire à ma place. Cette femme me fait peur. Je précise qu'à la base, c'est un banal desaccord d'enfants dans une cours de récré sans aucune violence entre nos 2 petites filles.<br /> <br /> Je prends sur moi énormément pour ne pas me disputer avec cette mère devant l'école, le dialogue est impossible. Que faire ?<br /> <br /> Une représentante de parents d'élèves de primaire depuis 6 ans.
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J
bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> je vis en Allemagne où ma plus petite est à l'école maternelle publique. Les parents aménent leurs enfants jusque dans les classes où ils les aident à enlever manteaux, chaussures, etc... Puis on va voir les maitresses/maitres pour que ceux-ci inscrivent le nom de l'enfant sur la liste de présence. Puis, quand on reprend les enfants, les maitres/maitresses désinscrivent l'enfant.<br /> <br /> Horaire pour laisser les enfants: de 7h à 9h (à 9h la porte est fermée)<br /> <br /> Je précise que les enfants peuvent prendre leur petit déjeuner à l'école, dans leur classe (et une fois par mois, petit déj collectif des enfants avec chaque parent qui apporte un bout du repas)<br /> <br /> <br /> <br /> Cela ne semble pas compliqué à mettre en place, dommage que cela ne se passe pas dans d'autres écoles (vu les témoignages que je viens de lire)
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I
Que de différences dans la façon de voir le monde, l'humanité, l'école... Comme je dis souvent, "l'éducation est une chose très intime, elle touche non pas à l’irrationnel mais à une expérience profonde de notre façon de voir le respect de soi, des autres". Notre école de montagne ressemble à un commissariat avec son portail et son interphone!...?... mais il y a plein de maisons semblables autour de nous! Je laisse la porte ouverte la plupart du temps car je préfère croire que les humains sont plutôt respectueux (je le vois avec le petit jardin que j'ai mis à disposition des passants, les gens n'osent plutôt pas se servir!) Je propose aux gens de voyager pour voir d'autres différences. En Allemagne, et autres pays nordiques ou de l'Est il n'y a pas de grillage autour des écoles. Les enfants ne se sauvent pas? ben non! Le règlement intérieur de chez nous ne parle que d'interdits. Sommes nous en maison de redressement? A chacun de voir... Mon fils a déjà penser qu'il pourrait sortir par la grille des égouts, drôle d'idée non? <br /> <br /> <br /> <br /> Il y aura toujours des personnes satisfaites du système, tant mieux! Ce n'est pas avec elles que je cherche à construire une école qui ne casse pas, qui ne fait pas peur, qui n'empêche pas les enfants de s'endormir le dimanche soir. S'ils sont satisfaits que viennent-ils réclamer sur un site comme celui-ci si rare et si riche à mes yeux?, à mes yeux!
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L
Je ne suis pas d'accord du tout avec Catherine, qui décrit la surveillance d'une cour de récréation : en principe, les parents n'aiment pas du tout que les enseignants restent statiques, en surveillant les enfants : s'ils "crient, punissent, ou isolent" , c'est parce que cet enfant en a agressé un autre (coup de pied, tiré les cheveux, pincé, que sais-je ?), car aucun enseignant ne "râle" pour le plaisir, il serait tellement plus simple d'observer sans réagir !!<br /> <br /> Et d'ailleurs, si les enseignants ne réagissent pas, on saura bien le leur reprocher !<br /> <br /> Mais Catherine doit faire partie de ces parents qui trouvent que les enseignants ne "surveillent" pas leur rejeton, lorsqu'il est agressé par un autre, mais par contre, voudrait laisser faire les pires bêtises par leur propre enfant, qui, c'est bien connu, est un ange de douceur, et que l'on réprimande à tort.<br /> <br /> D'autre part, si cela "nourrit la haine" (et elle pèse ses mots), je ne vois plus ce que je fais sur ce blog, qui, au départ, m'apparaissait fort sympathique.<br /> <br /> Car, moi, je n'ai jamais ressenti ce sentiment de haine (envers quiconque), et je constate que Bernard Collot la cautionne. C'est pourquoi je ne fréquenterai plus ce blog.
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C
Si si! je l'ai dit! Je m'explique.<br /> <br /> Je l'ai vécu personnellement étant enfant. J'ai subit la violence morale d'une professeur de français qui m'a régulièrement rabaissée, humiliée devant la classe, intimidée, puni, et accusée à tort de tricherie. Et je n'avais pas de soutien. J'étais interne et seule. Mes parents ont fini par me défendre timidement. Et oui, je haïssais cette prof. En silence... La Haine est un sentiment légitime pour un enfant qui subit des injustices, à l'école ou ailleurs.<br /> <br /> <br /> <br /> L'acte répressif a cela pour conséquence : nourrir la haine, il ne remet pas dans l'enfant le droit chemin comme beaucoup le pensent encore. Quelle aberration! Il en va de même pour les adultes d'ailleurs. Etre réprimandé par un supérieur nourrit de la rancœur,de la haine ou parfois de une mauvaise estime de soi même.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans le secteur médico social, un terme très à la mode depuis quelques années est la maltraitance. Il s'agit en résumé de tout acte ou toute parole, portée en pleine conscience ou non, pouvant porter atteinte à une personne, enfant ou adulte : violence physique bien sûr, mais également psychologique, si légère soit elle. Dans cette catégorie, les punitions, menaces, mises à l'écart sont aux premières loges. Un très gros travail a été fait dans les institutions pour sensibiliser le personnel à cette maltraitance commune, courante, que les usagers subissent de leurs proches mais aussi et surtout des professionnels eux-mêmes. Un travail sur la bientraitance a été mené de front. <br /> <br /> Je n'ai jamais entendu ces termes au sein de l'éducation nationale... Et pourtant, il suffit de traverser une cours de récréation pour voir de la maltraitance envers les enfants : des adultes qui crient, qui punissent, qui menacent, qui isolent, c'est monnaie courante, ne nous voilons pas la face. Si ces injonctions et répressions sont répétée, je maintiens, cela nourrit la haine, et je pèse mes mots.
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