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Le blog de Bernard Collot
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13 juin 2015

Appel de Limoges pour arrêter l'éradication des petites écoles

appel-ecoles2La petite école n'est pas un problème…

c'est une chance !

 

 «... Combattre l'éparpillement des écoles... restructurer... moderniser l'offre scolaire en milieu rural... » Voilà que ressurgissent – dans la bouche de nos gestionnaires d'aujourd'hui – les éléments de langage des déménageurs du territoire.

Qui dit éléments de langage dit « faire passer la pilule par des mensonges... »

En effet :

• Beaucoup de petites communes ont fait l'effort d'investir pour leurs écoles, souvent mieux équipées que bien des écoles urbaines

• Les études montrent que les résultats sont meilleurs – à milieu social équivalent – dans les petites structures scolaires (voir travaux de l'Observatoire Éducation et Territoire).

• Regrouper coûte plus cher pour la collectivité : le coût des transports plombe le budget des collectivités locales.

• La taille des écoles, son intégration dans le tissu social proche, le mélange des âges dans une même classe, sont une chance pour « une transition éducative » plus humaine, plus démocratique, plus efficace.

Mme Vallaud-Belkacem l'a dit à l'Assemblée Nationale le 24 octobre 2014 : … dans les trois ans, le nombre d'écoles à une ou deux classes est appelé à diminuer au profit de regroupements pédagogiques concentrés.

Dans plusieurs départements, la catastrophe est en marche, avec la complicité plus ou moins consciente (plus ou moins cynique ?) des grands élus locaux.

 Nous, signataires réunis à Limoges le 6 juin 2015, élus des territoires, parents d'élèves, amis de l'école rurale, enseignants, ne pouvions rester sans réagir.

Forts de notre expérience, nous savons que l'avenir de l'école exige...

- un profond respect des besoins affectifs, éducatifs, culturels et matériels des enfants,

- la coopération école/famille/collectivités/associations…,

- une intégration harmonieuse dans son territoire, et une viabilité écologique à long terme.

Ce qui implique d'aller vers...

- des structures à échelle humaine, des écoles à échelle enfant,

- une généralisation du multi-âge,

- une (re)localisation de l'école le plus près possible du domicile, donc l'arrêt total des fermetures d'écoles, l'arrêt, voire le démantèlement des regroupements...

- une réduction drastique des transports,

- une insertion de l'école dans l'environnement familial, social, culturel et naturel que

constitue, en zone rurale, le village.

Bien qu'on cherche à les faire disparaître, des écoles, des territoires sont déjà engagés, pour certains fortement, dans ces évolutions, dans cette TRANSITION. Ils constituent un véritable LABORATOIRE grandeur nature, qui ne demande qu'à s'étendre… à vous, peut-être ?

Nous proposons donc que ce laboratoire s'organise sous la forme d'un réseau d'initiatives «labellisé» Écoles rurales en transition, qui permettrait de mettre en valeur toutes les expérimentations et pratiques en cours, et d'en susciter de nouvelles...

Nous invitons toutes les personnes intéressées à rejoindre ce réseau qui dispose dès à présent d'une liste de discussion destinée à favoriser les échanges, à construire ensemble ces évolutions, cette transition, ce laboratoire, afin d'en propager les idées et les pratiques auprès

des responsables de tout niveau, et auprès des médias, blogueurs, etc.

Pour s'abonner, c'est ici : http://listes.marelle.org/sympa/subscribe/ecoles-rurales-en-transition Une page internet se construit là : http://ecole-rurale.marelle.org/Limoges-2015.html

• Nous avons prévu de nous réunir à nouveau le samedi 17 octobre (lieu à définir) pour faire le point. Nous pensons être alors plus forts pour faire entendre raison aux décideurs, pour attirer l'attention des médias, pour bousculer plus efficacement les idées toutes faites.

À l'heure où l'humanité est confrontée à d'immenses défis écologiques, dont celui du réchauffement climatique, l'école – qui plus est dans le pays qui organise la « COP21 » – doit être un des moteurs de cette nécessaire transition vers une relocalisation indispensable des activités.

Et si elle peut entraîner l'enthousiasme de ceux qui la font vivre, alors oui, la petite école est vraiment une chance !

Limoges, le 6 juin 2015

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Les rédacteurs, premiers signataires de cet appel (par ordre alphabétique) :

Étienne ANQUETIL, enseignant formateur (63), président de la FNER (Fédération Nationale pour l'École Rurale)

Michel BARON, secrétaire de la FNER, enseignant retraité

Elena BLOND, enseignante (03), parente, militante CGT

Évelyne CHARPENTIER, professeure d'école (23)

Serge DESPEYROUX, ancien maire d’Issepts et conseiller général PG FDG du Lot

Pierre DUFOUR, élu, membre de la Confédération Paysanne (23)

Martine FOURNIER, maire de Cours (46)

Jessica LEDUC, enseignante (41)

Jean PAULY, enseignant retraité, co-fondateur du réseau « La Campagnole »

Laëtitia ROUSSARY, enseignante (46), parente d'élève, membre des CREPSC (Centres de Recherche sur les Petites Structures et la Communication)

Pierre SOUIN, maire du village de Marcq (78), membre de l'AMRF, vice-président de la FNER

Laurent VALGRÉSY, enseignant (41), membre de l'ICEM, militant SNUipp

Commentaires
L
Je suis de tout cœur avec vous. J'étais directrice d'une école à deux classes. On nous a contraints à refuser les enfants de deux ans, et l'année suivante la deuxième classe fermait pour baisse d'effectifs ! La collègue qui m'a remplacée s'est trouvée à assumer une école maternelle à trois sections plus CP et CE1. Tout le monde a fui, l'école s'est vidée... et bientôt sera regroupée elle aussi !
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B
Dans les petites écoles, on connait les visages, les prénoms, les personnes. On peut se parler souvent - les enfants ont du mal à reporter - et bien sûr débattre, donc on peut plus facilement gérer les éventuels conflits - enfant citoyen - et donc être reconnu...
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