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Le blog de Bernard Collot
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6 février 2016

L'Education nationale détruit l'innovation, détruit les villages

st-cyr

Saint-Cyr le Chatoux.  Dernière classe unique du Rhône dans les monts du Beaujolais, école dont les pratiques se distinguent de toutes les autres écoles du département[1], pratiques dont même l’administration n’a osé contester la valeur. Ecole qui a acquis une notoriété certaine dans les réseaux éducatifs et même dans la presse nationale (long article dans « Parents »). Ecole qui attire des familles hors du village.

OUI MAIS !

Oui mais une ou deux familles (pas plus) sont allergiques à tout ce qui n’est pas traditionnel.

Oui mais l’Inspection académique refuse de comptabiliser les enfants de moins de 5 ans et ceux n’habitant pas dans le village.

Oui mais, dans la réunion de la CDEN qui organise la carte scolaire, bien que l’unanimité des votes ait été contre la suppression de l’école de St-Cyr, Préfet et DASEN passent outre et prononcent la fermeture de l’école !

Intérêt des enfants ? Intérêt d’un village ? Citoyenneté ? Démocratie ?

Et pourtant, il eut été facile pour l’Education nationale d’accorder le statut d’école innovante à cette école quand elle n’arrête pas de parler d’innovation… dans ses discours. Ce faisant, non seulement elle aurait permis aux familles qui sont demandeuses de trouver, dans le service public, ce qui correspond à leurs aspirations légitimes et de remplir l’école, mais elle aurait aussi conservé, sans frais, une expérience dont beaucoup d’enseignements auraient pu être tirés.

Mais le service public est-il encore au service du public ?

Mais l’Education nationale a-t-elle vraiment envie de prendre en compte ce qui risque de la déranger ? L’implication réelle des parents dans l’école, le respect réel des rythmes biologiques et cognitifs des enfants, l’éducation réelle à la liberté, à la démocratie et à la citoyenneté,  lorsqu’en plus cela aboutit à la réussite constatée, est-ce dérangeant ? Cela ne vaut-il pas la peine d’être au moins protégé et observé quand cela existe ?

On connaît depuis longtemps les réponses à ces questions. On sait depuis longtemps que les arguments que l’État ne cesse de réitérer pour éliminer ce qui le dérange sont fallacieux. On constate depuis longtemps son totalitarisme et son déni de toute démocratie, l’inintelligence voire l’obscurantisme de ses appareils.

La lutte des pots de terre contre un pot de fer est vouée à l’échec quand elle veut se placer sur le terrain de la raison et de la démocratie, pas seulement dans le domaine de l’éducation. C’est grave parce que qu’est-ce qui devient peu à peu l’ennemi qui conduit une société à sa perte ? L’État ! Il est vain d’espérer que ceux qui nous gouvernent soi disant en notre nom aient la moindre intention de le changer en quoi que ce soit, quels qu’ils soient.

Notre faiblesse, pour nous les plus en plus nombreux refusant une soumission suicidaire, est surtout de ne pas nous repérer pour qu'on puisse nous retrouver dans un underground qui devienne de plus en plus commun, massif et solidaire. Éducation, chômage, finance, agriculture bio, consommation, habitat, santé, travail, environnement… liberté… c’est le même combat

http://marelle.org/sauvons-saint-cyr-le-chatoux/

PS : pour le choix d’une autre école, il y a toujours l’appel (http://appelecolesdifferentes.blogspot.fr/) il a au moins le mérite de nous compter !

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[1] Son enseignant, Philippe Ruelen, s’inscrit dans le mouvement vers une école du 3ème type.

Commentaires
C
Et oui, l'éducation nationale détruit! Elle détruit la transmission des savoirs, elle détruit les disciplines, elle détruit les options, elles détruit l'excellence au nom d'un pseudo-égalitarisme idéologique, elle détruit les libertés (pédagogiques). Elle impose ses visions d'un pédagogisme obscurantiste et dogmatique qui n'a cessé de montrer ses échecs cuisants et répétitifs sur le terrain. Il est temps de laisser les profs faire leur boulot! Il savent de quoi il retourne... eux !
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A
Extrait d'un livre à paraître un jour :<br /> <br /> <br /> <br /> Un de ces services publics abandonnés en pre­mier fut l’école. Fermées toutes celles à petit nombre de classes (une, deux ou trois de dix à vingt enfants chacune) même si elles donnaient vie aux villages et sourires aux retraités, assu­raient aux enfants sécurité comme familiale et déplacements courts économiseurs de fatigue, et que leur niveau scolaire était comparable à celui des écoliers des villes. Dirent les esprits cha­grins. Les autorités assénèrent deux arguments : prestation trop coûteuse à la collectivité, isole­ment des élèves nuisible à leur ouverture – et in­utile aux esprits isolés de rétorquer qu’avec In­ternet cet argument tombait. Pour faire cesser leurs criailleries, elles avaient caché avec soin d’autres raisons, au caractère anticipatif : il fal­lait habituer les enfants à perdre du temps plus tard dans d’interminables et vides transports maison-travail, les dresser au stress de l’anony­mat en les entassant dans des écoles très grandes aux classes surpeuplées.
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A
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je vais poster ce w-e un billet sur une histoire (ancienne et belle) qui s'est passée dans une classe unique.<br /> <br /> <br /> <br /> Au plaisir !
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