Si l’école est loin d’être au firmament des préoccupations actuelles, il n’empêche que la question d’une autre école, des apprentissages, de l’innovation... continue de faire l’objet de colloques, festivals, conférences de toute sorte. Je ne mets absolument pas en doute ni la qualité des divers intervenants dans ces manifestations, ni le sérieux des travaux qu’ils ont pu mener, scientifiquement ou non. MAIS on n’y voit que très peu des praticiens et praticiennes de l’éducation, en dehors d’appoints, de caution ou de faire-valoir à ce qui est dit par les « grands » ! En somme, ce ne serait pas eux qui auraient élaboré savoirs et théorisation de leurs autres pratiques dans l’éducation.
Dans l’actualité de l’épidémie, on peut remarquer la même chose en ce qui concerne les médecins généralistes, ceux qui vivent le terrain et qui risquent de faire entendre des musiques différentes dans tout ce qui est communiqué, discuté.
Or, si l’on prend la pédagogie Freinet et dans son prolongement l’école du 3ème type, elles ne se sont construites et élaborées que par le tâtonnement expérimental collectif de centaines d’enseignants et d’enseignantes pendant des dizaines d’années.
« D’accord me disait un ami directeur de recherches à l’INRP d’autrefois, mais vous n’indiquez pas par quel méthodologievous en êtes arrivés à cela ! Pour qu’une recherche soit validée, il faut que l’on sache la méthodologie qui lui a permis d’aboutir à des conclusions. Ce n’est que par la publication du protocole d’une recherche qu’elle peut être admise et discutée dans le monde scientifique » D’accord, nous ne sommes pas des scientifiques. Mais l’actualité encore, virale cette fois, peut faire douter des protocoles sacrés qui doivent impérativement être appliqués.
Sa réflexion m’avait quelque peu turlupiné. C’est vrai qu’à aucun moment, et ce depuis le début du siècle passé, aucun de ces praticien-ne-s ne s’était posé la question d’une méthodologie de recherche. Et pourtant, avec du recul, il apparaît qu’intuitivement ce très vaste ensemble d’enseignant-e-s procédait bien et dans la durée d’une façon très élaborée.
Piqué au vif et puisqu’il fallait justifier nos affirmations, j’avais écrit ce qu’était ce que j’ai appelé « méthodologie de recherche fluide des praticiens », ce que nous faisions méthodologiquement sans le savoir ! À mon avis, cela vaut au moins aussi bien que les protocoles de la recherche scientifique.
J’en avais fait un long chapitre de « l’école de la simplexité ». C’était au temps où nous n’avions à notre disposition que le minitel et les listes de diffusion de nos réseaux.
Si vous prenez le temps d’une lecture, il est à télécharger ici :
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