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Le blog de Bernard Collot
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14 juin 2021

La soumission aux interprétations officielles.

 

vieux

 Interpréter : Donner un sens personnel, parmi d'autres possibles, à un acte, à un fait, dont l'explication n'apparaît pas de manière évidente. (Centre national des ressources textuelles et lexicales)

Tout n’est qu’interprétation des faits, interprétation qui nous arrange, interprétation qu’on veut croire, interprétation qu’on veut nous faire croire.

Puisqu’on est en plein dans les virus, allons-y avec la grippe.

Depuis que je suis né (il y a 80 ans !), que mes parents sont nés, que mes grands-parents sont nés… chaque année il y avait la grippe, un peu comme chaque année il y a les saisons. On pouvait attraper une bonne grippe, une grippe carabinée, ou être simplement un jour ou deux dans un état grippal... ou passer à travers la grippe. On nous disait juste « fais attention aux complications, reste au chaud et attends que ça passe ». Il n’y avait pas la divulgation de courbes de mortalité, de toute façon nous savions tous qu’en hiver et fin d’hiver le plus souvent les « vieux » en profitaient pour passer l’arme à gauche.

Oui mais cette brave grippe1 est devenue très ennuyeuse… pour l’économie. Elle la mettait au ralenti, vidait une partie de la sacro-sainte école. Les scientifiques sont alors venus à la rescousse. La grippe a été rebaptisée chaque année NH1, NH2, NHtruc. Ils nous ont même dit qu’elle venait de Hong Kong ou d’ailleurs, c’est plus inquiétant, comme les émigrés. Et puis comme la science est faite pour trouver les solutions miraculeuses, elle a produit des vaccins. Autrefois quand tu n’étais pas bien tu te mettais au lit avec des tisanes ou une bouteille de rhum. Maintenant tu attends la potion scientifique.

Comme nous n’étions encore pas encore suffisamment rentrés dans la religion scientifique, les campagnes de vaccination à grands frais et grand tapage médiatique ont été loin d’obtenir le nombre de piqués attendu. Comme d’habitude, chaque année la grippe a continué son petit bonhomme de chemin, s’arrêter puis recommencer. Mais il a été proclamé qu’heureusement un certain nombre s’était vacciné sinon… cela aurait été pire ! Et recommencez l’année suivante parce que ce ne sera plus le Nhx mais le Nhz. Ils sont farceurs ces virus. Autrement dit, si la grippe continuait à s’arrêter comme elle le faisait toujours, on pouvait, pardon on devait interpréter ce fait comme une conséquence de la vaccination, si elle était plus forte rassurez-vous il y aura un autre vaccin. Si un vacciné l’attrapait quand même, grâce à la vaccination il n’était pas mort ! Si quelques-uns passaient quand même de vie à trépas, c’est qu’il y avait en plus autre chose contre lequel la vaccination ne pouvait rien.

Mais il restait quand même un doute assez généralisé sur cette interprétation. Alors brutalement la grippe a cessé par miracle d’exister et les mêmes symptômes ont pris un nom inquiétant SARS-CoV-2, à qui comme pour les NHx on change régulièrement le numéro final. Cette fois il provient de Chine, puis du Brésil, d’Australie, même d’Angleterre, pas étonnant avec leur Brexit ! … Alors, confinons et reconfinons, masquons, ce sont les scientifiques qui le disent. Ça n’a pas l’air de bien marcher (ça c’est un fait !) ? C’est interprété « parce que tout le monde n’a pas gentiment obéi ». Et nous avons été submergés de courbes qui n’avaient jamais été faites pour quelque maladie que ce soit. Or n’importe quelle courbe dépend des données que l’on veut bien y mettre, d’autre part leur interprétation dépend de ceux qui les interprètent (et qui les ont faites !). L’apparence scientifique d’une courbe nous oblige à croire les interpréteurs, pas n’importe lesquels, seulement les interpréteurs officiellement labellisés comme scientifiques.

Comme ce n’était plus la grippe comme il était ressassé, cette fois seule la vaccination pouvait nous sauver. Ce qui n’avait pas trop marché pour la grippe, là cela a fait un carton, tout le monde ou presque réclame sa dose, sa deuxième dose.

Bien sûr notre virus, comme quand il était grippe, se fatigue à un moment ou à un autre. Cette fois plus de doutes pour interpréter triomphalement ce fait : c’est grâce à la vaccination ! Il reste encore quelques cas ? C’est parce que tout le monde n’est pas encore vacciné ! Il y aura encore des vagues (comme pour la grippe !) même lorsque tout le monde est vacciné ? C’est qu’il faut une troisième, une quatrième… dose ! L’hypothèse que la vaccination et toutes les mesures prises ne sont pour rien dans la baisse de l’épidémie, l’hypothèse que ce sont elles qui l’ont au contraire prolongée est absolument inenvisageable.

Même quand les faits démentent a posteriori nos interprétations ou plutôt les interprétations officielles, et même scientifiquement (Esprit scientifique es-tu là ?! ), on s’y cramponne. Exemple de la tuberculose. C’était grâce au scientifique BCG, bien français, qu’elle s’était raréfiée. Il y avait pourtant des faits qui auraient pu mettre en doute cette interprétation : dans tous les pays, vaccinés ou non, la tuberculose s’est raréfiée à partir des années 50 au même rythme. D’ailleurs quand j’étais à l’école primaire, dans les manuels de « leçons de choses » on nous expliquait que la cause principale de cette maladie était les conditions de vie et d’habitats insalubres, manquant de lumière. On pouvait donc interpréter sa raréfaction comme l’amélioration des habitats après les destructions des deux guerres mondiales et les reconstructions massives dans le béton… hygiénique. Mais mettre en doute le miracle du BCG relevait d’une dangereuse irresponsabilité. Lorsqu’assez récemment l’OMS elle-même a formellement déconseillé le BCG, il n’y a eu aucune reconnaissance d’une erreur passée.2

J’ai pris l’exemple du virus parce qu’il est d’actualité mais j’aurais pu en prendre bien d’autres dans tous les domaines. Par exemple à propos de l’école, puisque c’est un peu plus mon domaine, de nombreux faits depuis longtemps auraient dû, pu être interprétés comme une nécessaire remise en question de tout ce qu’imposait le système scolaire3 . Pas du tout ! Les faits qui vont à l’encontre des interprétations officielles font tout simplement l’objet d’un déni. Les premiers agriculteurs bio qui modifiaient leurs pratiques simplement de par les interprétations de ce qu’ils observaient et constataient étaient considérés comme des farfelus ou de dangereux illuminés niant le progrès.

Face à n’importe quelle situation, nous (notre cerveau !) ne pouvons que faire des hypothèses, ce sont les effets des hypothèses choisies qui a posteriori les valident ou non, s’ils ne les valident pas, nous essayons une autre hypothèse (le tâtonnement expérimental naturel du cerveau). Interpréter c’est faire des hypothèses. Mais depuis longtemps seuls ceux qui détiennent le pouvoir imposent les hypothèses qui les arrangent et imposent les interprétations de leurs effets telles qu’elles les arrangent. Et nous n’arrivons plus à les mettre en doute, à oser les mettre en doute, voire à avoir le droit de les mettre en doute, même quand les interprétations successives des effets des mesures qu’ils imposent se contredisent.

Dormez tranquilles bonnes gens, vos gouvernants pensent pour vous. Et piquez-vous, masquez-vous comme ils vous le demandent.

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1 Il est reconnu aujourd’hui que la moins brave grippe espagnole avait été très favorisée par le contexte de guerre mondiale.

2 Pour savoir si nous devions être obligatoirement vaccinés, il y avait aussi des tests ! Cela s’appelait la cuti-réaction. On te grattait la peau avec une sorte de plume imprégnée de tuberculine. S’il en résultait une rougeur au bout de quelque temps, ta cuti était positive. Cela voulait dire que ton corps avait été en contact à un moment ou à un autre avec le bacille. Si rien ne se passait, ta cuti était négativeL’interprétation des résultats était la suivante : s’ils étaient positifs, tu ne risquais plus rien ni ne faisais rien risquer aux autres, on te fichait la paix. Ce n’était pas du tout interprété comme étant malade ou en début de maladie donc contagieux. Si elle était négative, alors vaccination obligatoire mais cela aurait tout aussi bien pu être interprété comme quelqu’un sur lequel le bacille n’avait aucune prise. Avec les tests covid, l’interprétation est inverse ! Si pendant et après les épidémies de grippes on avait testé tout le monde, n’y aurait-il pas eu une quantité invraisemblable de positifs ?

3 Lorsque nous avons été quelques-uns à nous lancer dans le tâtonnement expérimental qui a conduit à une école du 3ème type, cela a été :

- parce que nous constations que ce que nous faisions était inefficace pour beaucoup de ce que nous considérions alors comme des élèves. Des faits.

- parce que ce que faisaient depuis le début du siècle nos collègues du mouvement Freinet s’était avéré et s’avérait beaucoup plus efficient. Des faits.

Au fur et à mesure de nos tâtonnements basés sur des hypothèses, nous en constations les effets immédiats, les rectifiions ou les réorientions.

Lorsque nous sommes arrivés à une école du 3ème type, c’est parce que nous avions suivi et constaté ce que devenaient ensuite les enfants de nos écoles que nous avons pu proposer et défendre l’idée d’une école du 3ème type. Proposer seulement, parce qu’ils nous étaient impossible d’affirmer que ce que devenaient les enfants était le seul résultat de cette école. Nous pouvions juste constater qu’il semblait que nos classes uniques de 3ème type leur avaient été moins nuisibles à tous.

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