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Le blog de Bernard Collot
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20 avril 2022

1940-2021 (83) – 1976 à 1995 L’espace quotidien de l’école.

Le périmètre de l'école ne se limitait pas à son bâtiment, sa cour et son jardin. Il suffisait de sortir de la grille pour avoir immédiatement accès à ce qu'on appelle aujourd'hui la biodiversité, les biotopes, les terrains de jeux, de sport, d'observation. Nous pouvions nous les approprier quotidiennement. C'était l'immense richesse que possédaient la plupart des classes uniques. Pour les unes c'était la mer ou l'océan, pour d'autres la montagne, il y en avait même une au pied du Mont Blanc (Le Gollet), pour toutes tout était à proximité. Des écoles qui n'étaient pas cantonnées derrière des grilles.

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À une vingtaine de mètres, le grand platane sous lequel s’installaient les caravanes et roulottes des bohémiens. Chaque année, parfois pendant trois mois, une bande de mômes faisait grimper l’effectif de la classe ! Comme Moussac était sur l’itinéraire d’une ou deux familles, ils avaient fini par être en pays de connaissance avec nous. Nous allions de temps en temps les voir et des enfants allaient jouer avec eux après la classe. Il y avait bien le problème de la fameuse odeur très forte le premier jour qu’ils rentraient en classe. Pour le régler définitivement, un jour j’avais fait avec les enfants de l’école un très grand feu de broussailles dans le jardin. Le soir lorsqu’ils rentèrent chez eux, des mamans s’exclamèrent : « Mais qu’est-ce que vous avez fait à l’école ? Tu sens le bohémien ! » Tout le monde avait compris et l’odeur n’a plus jamais gêné personne !

 

 

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À quelques dizaines de m de l’école, l’entrée de l’ancienne voie ferrée abandonnée pour les voyageurs en 1939, fermée définitivement pour les marchandises seulement en 1972. C’était devenu un chemin de ballades, d’observations, de cueillette de violettes et de jeux. Quel délice l’hiver quand la bise soufflait et que là-bas nous étions à l’abri du vent.

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Juste derrière l’école le hangar de l’ancienne gare offrait un vaste espace beaucoup plus intéressant que la cour de l’école pour s’ébattre et puis le terrain de tennis municipal dont nous étions les principaux utilisateurs. Je pouvais éventuellement dire aux inspecteurs que bien sûr, nous faisions du sport !

 

 

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Un peu plus loin la fontaine. C’est là que des plus grands allaient seuls dans la journée chercher de l’eau pour alimenter les aquariums de la classe. Elle était en meilleur état que sur la photo ! Elle n’était jamais à sec. L’eau venait de très loin des nappes phréatiques alimentées par les reliefs du Massif Central.

Il y avait une autre fontaine à cressons, à une dizaine de minutes, où nous allions souvent observer insectes et bestioles et larves aquatiques dont quelques-unes se retrouvaient dans nos aquariums ou prospéraient dans la mare que nous avions creusée dans le jardin avec des papas.

 

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Et puis à une centaine de mètres, le chemin et les bois qui bordaient le village juste avant de grimper le coteau de la vallée où des ballades plus lointaines nous emmenaient dans les vignes grappiller les raisins en automne et les premiers champs à moutons. Que d’après-midi y avons-nous passé sur ce chemin et dans ses bois ! Nous allions même y faire… la sieste, y faire le jeu du silence total et y découvrir le délice d’une nature sonore. Si cela avait offusqué mes inspecteurs, je pouvais toujours leur dire que nous faisions des exercices de relaxation ! En automne le chemin était traversé par des armées de salamandres qui passaient des bois à la vallée pour l’hiver. Ses talus exposés plein sud fourmillaient d’insectes d’un autre biotope et de magnifiques lézards verts.

Mais cela ne s'arrêtait pas là, nous avions plein d'autres ressources. Je vous le ferai visiter dans le prochain épisode. 

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