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Le blog de Bernard Collot
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3 décembre 2022

1940-2021 (158) - Nevers : la Loire

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J’ai passé une partie de toutes mes vies attiré par un fleuve ou une rivière. Enfant dans le Bugey, puis Lyonnais c’était le Rhône, dans le Beaujolais c’était la Saône, dans le Poitou c’était la Vienne. Dans « Le chant du monde » de Giono, je lisais et relisais la description du fleuve. À Nevers cela a été la Loire.

Très curieusement la ville n’était pas ou n’était plus tournée vers la Loire. Contrairement à Mâcon où sur les quais face à la Saône se côtoyaient les terrasses bon chic bon genre toujours remplies, sur ceux de Nevers il n’y avait qu’un petit bistrot avec quelques tables devant où j’étais souvent le seul occupant. Lorsque nous revenions du Poitou dans la nuit des dimanches, dès que nous avions traversé le pont c’était le seul endroit où il y avait de la vie : les Malgaches qui le tenaient y faisaient chaque semaine un barbecue pour leurs quelques habitués, et ça chantait, riait. Sur les quais il y avait un immense espace avec des platanes et des jeux de boules à la lyonnaise. Là, on y trouvait des boulistes, surtout des retraités, des vieux, très peu de jeunes.

 

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Proche du bistrot, dans un renfoncement, un petit préfabriqué où la mairie avait autorisé Yvan et l’association « Nature et Loire » qu’il avait créée à s’installer. Sacré Yvan ! Un amoureux de la Loire qui louait des canoës pour pas cher en accompagnant souvent ses clients pour les aider à regarder où il fallait regarder. Avec René, Didier et leurs compagnes qui étaient venus nous voir,[1] nous avions fait avec ses canoés une expédition de deux jours de Nevers à Cosne sur Loire. La Loire est encore un fleuve extraordinaire. Lorsque vous le descendez en canoë vous pouvez vous croire Indiens au Canada, sauf que vous n’avez pas besoin d’avoir une formation de canoéiste, qu’il n’y a pas de rapides en dehors de sous le pont de la Charité sur Loire où quelques rochers qui émergent peuvent vous donner de petites impressions et quelques bras à éviter par basses eaux, vos esquifs raclant alors le sable. En somme, il n’y a qu’à se laisser glisser. Bivouac nocturne sur une île. On pourrait s’imaginer que nous étions des explorateurs courageux… sauf qu’ayant déménagé entre Nevers et La Charité (prochains chapitres) j’avais la veille laissé ma voiture à proximité de l’île prévue avec les tentes, les victuailles… et le pastis !    

Aujourd’hui, la folie immobilière et les aménagements routiers ont balayé tout cela, bistrot, Yvan, boulistes ont disparu du paysage.

 

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Mais il reste le sentier du Ver-Vert. Dans les aménagements dont se targuent beaucoup de villes pour amener le touriste, celui-ci est très intelligent. Un sentier qui longe la Loire à partir de Nevers sur 4 km en épousant le relief de la rive, respectant les buissons ou bosquets qui lui font faire des détours, on pourrait presque le croire naturel comme le chemin des douaniers en Bretagne, mais là les VTT peuvent le parcourir sans peine. Tout le long, des panneaux bien faits donnent des indications aux néophytes de la nature, de sa flore et de sa faune ou content une histoire du fleuve. J’y allais régulièrement marcher ou plutôt me balader, y croisais celles et ceux qui venaient faire leur petit jogging le matin avant d’aller au boulot.

Pourquoi ce nom du Ver-Vert ? C’est un perroquet, personnage d’une histoire racontée par un jeune auteur Jean-Baptiste Louis Gresset en 1735. Rigolo : Nevers, le fief d’une « sainte » et d’un paillard !

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Prochain épisode : Tronsanges, La Charité - épisodes précédents

[1] Voir dans le tome 8

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