Pour donner des idées aux candidats en matière d'école !

Période électorale, programmes, discours… l’école va bien être obligée d’en faire partie, quoique cela ne semble pas venir en premier bien que tous clament son importance.

Ce n’est pas en quelques semaines que les candidats et leurs partis vont se pencher, voire oser se pencher, sur sa finalité. Bien trop risqué électoralement et je doute même qu’ils en aient la moindre envie comme la moindre idée. Ce d’autant qu’il y a une question plus que délicate pour des futurs éventuels dirigeants : L’école doit-elle être au service de l’État ou au service des enfants ? C’est comme pour les services publics, doivent-ils être au service de la population ou est-ce la population qui doit se soumettre aux services publics !

Mais, on se rend bien compte qu’en fait d’idées sur l’école, tous ces candidats n’ont que quelques belles paroles grosso-modo identiques et la seule solution que d’ajouter ou d’enlever des moyens, c’est tout ce qu’on trouve dans leurs programmes. Pas touche à l’école sinon que la rendre un plus hard (droite, extrême-droite) ou un peu plus soft (ce qui s’appelle la gauche !)

Alors je me suis essayé à me mettre à leur place (que tous les dieux laïcs m’en gardent ! Ils en rigolent d’ailleurs !) et leur propose des analyses pragmatiques que l’on peut faire déboucher sur des mesures tout aussi pragmatiques… et qui ne coûtent rien. Mais cela peut provoquer au moins la réflexion… s’ils les lisent. D’ailleurs je ne sais pas comment un citoyen lambda peut communiquer quelque chose aux équipes de ces candidats et que ça leur arrive ! Mes essais jusqu’à ce jour ont été quelque peu vains, si vous connaissez les chemins et que vous y voyiez un intérêt, emparez-vous en et faites-le !

On sait jamais !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je vous dépose ci-dessous mes essais à télécharger, il en viendra d'autres

Introduction : politique_education_intro

Document 1, à partir des petites écoles :  - politique_education_petites_ecoles_doc1_min

Document 2, les opositions pédagogiques, la carte scolaire :politique_education_doc3

Tous les billets et les documents

Introduction et « à partir des petites écoles » et « résoudre les oppositions pédagogiques »

Programmes scolaires

Les parents on en fait quoi ?

Evaluation

Egalité des chances

Rythmes de l’école ou rythmes des enfants ?

Sur quoi devrait s’appuyer une autre politique éducative

Comments

[bernard_collot]

En réalité, je me livre plutôt à un exercice, c'est à dire à un jeu puisque j'y prends plaisir ;-) . je ne me fais pas d'illusion sur son utilité ce d'autant que n'importe quelle problématique n'a d'intérêt que lorsqu'elle est critiquable, peut être posée différemment... c'est pour cela que je les proposais comme documents de travail et non comme solutions à coller dans un programme.



Je pose comme hypothèse que ces mouvements politiques, en particulier ceux qui viennent de se créer, ont bien à réfléchir à ce qu'ils pourraient faire s'ils accédaient au pouvoir. Je n'ai jamais eu l'occasion de mettre les pieds dans une sphère politique quelconque, le peu que j'en avais vu en 68, en particulier chez les gauchistes et révolutionnaires de tout poil, m'avait guéri à vie !



Il se trouve comme le dit Chloé que devant l'impopularité des politiques il commence à être fait appel aux citoyens, tout au moins il est fait semblant de faire appel.



Chaque fois que j'ai eu à discuter d'éducation et d'école avec des citoyens lambda (ça par contre j'ai eu plus que des occasions pour le faire), j'ai constaté que très peu avaient la notion de ce qu'était l'école et le système éducatif, son organisation, ses fondements, ses conséquences. L'école fait partie du paysage comme une forêt, on pense qu'elle est là naturellement comme on pensait d'ailleurs que la forêt l'était aussi.

Pour la forêt par contre, avec l'écologie on commence à comprendre qu'elle fait partie d'une problématique et puis la peur d'un hypothétique changement climatique ouvre un peu les yeux. Il est quand même surprenant qu'une ferme de mille vaches fasse soulever les protestations alors que personne ne voit les enfants entassés dans les mêmes stabulations d'élevage.



Par contre je vois proliférer, comme pour les médecines parallèles, tout un tas de méthodes, de potions éducatives, qui devraient compenser les méfaits de l'école, ou de faire avec (exemple la méditation avec toute ses formations).

Il y a aussi une certaine médiatisation de ce que disent les neurosciences... avec la déification dangereuse de quelques-uns (exemple de Stanislas Dehaene !) et leurs prêtres (exemple Céline Alvarez). Et on fait quoi avec tout ça ?



Je me suis donc dit qu'il fallait peut-être essayer de poser les problématiques simples dans lesquelles se trouve l'école et dont fait partie l'école. Manifestement les politiques ou militants politiques n'en ont peu l'idée, c'est d'ailleurs normal puisque la plupart peuvent dire, comme Mélanchon, "c'est grâce à l'école publique que je suis ce que je suis" et il est impossible de leur dire qu'ils ne sont peut-être pas aussi bien qu'ils le pensent.



Un système éducatif étant... un système, et même un système imposé, il me semble que ceux qui ont à le bricoler, à le transformer ou à le recréer doivent savoir, comme tout ingénieur, à quoi il va servir, ce qu'ils doivent prendre en compte, les problèmes qu'ils ont à résoudre, les conséquences de ce qu'ils fabriquent... et un bon ingénieur fait participer ceux pour qui est fait le système à sa conception ! Tu as raison, c'est bien dommage que l'analyse institutionnelle ait été oubliée, ces pratiquants auraient bien été les seuls "experts" utiles.

[chancerel]

Je ne crois pas être fondamentalement en désaccord avec Bernard. Je voulais simplement le rendre attentif à une illusion dans laquelle je suis tombé, celle de l'écoute des politiques dans les phases électorales. Il est plus facile de travailler avec eux en dehors de ces phases à condition de ne pas dépendre d'eux.

Il est important que les citoyens s'engagent et parlent d'éducation et de formation; cependant, c'est de la pratique partagée que doit naître le discours sur l'éducation et la formation..

Pour ce qui est du rapport entre fonctionnement et structure, il faut bien admettre qu'il n'y a structuration que dans la mesure où un fonctionnement doit devenir pérenne. Toute structure est l'héritière de fonctionnements. C'est par la suite que la structure va modifier les fonctionnements dans une dialectique continuelle largement régulée par les idéologies. C'est cette articulation qui doit être continuellement analysée; c'est le but de l'analyse institutionnelle qui a disparue (années 1975) au profit de l'organisation et de la détermination à partir des structures et de leurs discours "scientifiques" et "rationnels" issus des dites "sciences de l'éducation". La pédagogie préconisée par l'OCDE à travers Pisa est un exemple de ces discours qui vont chercher leur rationalité dans le néolibéralisme, une idéologie actuellement dominante. On va valoriser des pédagogies qui marchent dans des pays bien classés. Sont-elles adaptables à toutes les situations? Non, à l'évidence.

Pour faire de la prévention à l'égard de formes pédagogiques "non conformes" faisons confiance au débat qui trop souvent se fait à propos de détails, virent à la controverses ou sont pris dans des intérêts trop personnels mais ne portent pas sur l'essentiel.

[chancerel]

Selon mes observations sur plusieurs systèmes éducatifs, il est important que l'on parte des fonctionnements et non des structures. Il faut partir des pratiques pédagogiques et non des théories issues des "sciences de l'éducation" ou des organisations étatiques; il faut laisser de la liberté aux enseignants, aux entités fonctionnelles et aussi aux élèves dans leurs façon d'acquérir des connaissances et de structurer des compétences; il ne faut plus entendre "je dois faire le programme" avant de faire de la pédagogie réelle; il faut en fait changer les figures d'Autorité et donner de l'autonomie. Décentraliser ne suffit pas, il est nécessaire que le pouvoir soit dans les pratiques et non dans les injonctions venant d'ailleurs.que ce qui anime la dynamique pédagogique. On a un peu vite mis de côté I. ILLICH, P. FREIRE, C. FREINET, etc. On préfère les remplacer actuellement par des "classes inversées", des moocs sans se poser les questions des finalités et des dynamiques. Est-ce que les politiques peuvent entrer dans cette réflexion? Non dans la mesure où ils se situent déjà dans la gouvernance et la gestion du système éducatif. Je dialogue volontiers sur ce blog, car il y a de la liberté, c'est un point de départ indispensable.

[chancerel]

Les systèmes éducatifs appartiennent aux Etats ou comme en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis aux cantons, Länder ou Etats. C'est cela qui les lie aux pouvoirs politiques. La question que l'on doit se poser est alors: les systèmes éducatifs sont-ils des objets qui sont nécessairement liés aux changements de majorité dans les démocraties? Cette question est aussi à mettre en relation avec la globalisation qui transcende les Etats. C'est pourquoi les systèmes éducatifs ne peuvent être prisonniers des alternances idéologiques si destructrices des évolutions dans les domaines du social et de la culture. On va assister à une "trumpisation" des systèmes éducatifs alors que l'enjeu est ailleurs: faire que chaque apprenant puisse acquérir les connaissances et structurer les compétences nécessaire à une intégration sociale et une construction de sa personne. Je suis très réticent à toute politisation des finalités, des structurations des institutions de formation et de leurs stratégies. L'idée de laïcité a fait échapper ces aspects à la confrontation entre l'Eglise catholique et la République; défendons cet aspects et illustrons la par une réflexion a-idéologique.

[quelqu'un]

Bonsoir,



Au risque de paraître un peu lourde, j'insiste sur le fait que vous avez tout à la fait la possibilité, comme tout autre citoyen, de vous exprimer sur ce sujet directement dans le mouvement "les citoyens" afin d'influer sur son programme et de prendre votre place (votre avis est passionnant et ce serait dommage de ne pas le diffuser quand vous en avez l'occasion! ). Voici quelques liens:

- pour connaître le mouvement, voici son site:

http://www.lescitoyens1.fr/

- pour faire des propositions, vous pouvez vous exprimer sur le "wikicitoyen":

http://programme.lescitoyens1.fr/index.php?title=WikiCitoyen



Je précise que ce mouvement n'a pas les moyens financiers qu'ont les autres "grands" partis, ce qui explique les faiblesses de ses sites et de sa communication. Alexandre Jardin finance en grande partie sa campagne avec ses propres revenus (en l’occurrence ses droits d'auteur)