« Mettez-vous en rang, assoyez-vous, prenez vos cahiers »
C’est ce que j’entendais ce matin à 9H15 en passant devant une école ce premier jour de rentrée. Les fenêtres étaient ouvertes. Il valait mieux, vu les 35° annoncés pour l’après-midi, les boites scolaires allaient devoir être rigoureusement closes, pas certain que dès les premiers jours il ne va pas y avoir quelques malaises. Même les cours bétonnées vont rendre les récrés pénibles.
Admettons que la sacro-sainte économie ne puisse pas s’arrêter pour cause de canicule, mais en quoi reporter une rentrée scolaire aurait été une catastrophe lorsque la météo prévoit qu’une semaine va être suffocante, au moins pour des mômes ? Bon. « C’est comme ça ! Faut vous y faire ! »
À chaque rentrée scolaire c’est à peu près le même refrain, plus ou moins brutal suivant les écoles.
Il s’agit de bien marquer d’entrée que terminée la liberté et l’insouciance des vacances, maintenant c’est sérieux et c’est pour tout le monde la même chose. Beaucoup d’ailleurs y ont été préparés à la maison : « Demain c’est l’école, faudra te lever sans rechigner pour ne pas être en retard dès le premier jour. Fini de jouer, tu vas bien travailler n’est-ce pas ? Tu verras ça va être bien ! » …
Pas de sas temporel de quelques jours qui permettrait à chacun de se retrouver ou de faire connaissance, de se raconter le temps de liberté perdue, de se faire de nouveaux copains pour se confier… bref d’apprivoiser un peu le lieu en y mettant un peu de sa vie. « Les fondamentaux, les fondamentaux ! Retour à l’ordre à la discipline et à l’autorité ! » éructent, encore plus fort que leurs prédécesseurs, le Président et le nouveau ministre de l’Éducation (éducation ?!). Non mais ! Il ne faut surtout pas attendre !
« Faut bien qu’ils s’habituent. C’est ça la vie qui les attend ! Nous n’en sommes pas morts ! » profère une partie de l’opinion publique.
C’est à peu près le même scénario qui se reproduit depuis des lustres. Alors, pourquoi changer ? C’est vrai ça ! Qu’est-ce que tu as Bernard à vouloir noircir encore ce à quoi nous sommes habitués depuis toujours ?