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Le blog de Bernard Collot
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18 octobre 2023

L'entropie et l'actualité

entropie et actualité

Dans le phénomène de l’entropie[1] et de la néguentropie qui est inhérent à tout système fermé[2] et qui aboutit inexorablement à sa disparition, la succession des troubles et désordres s’accélère jusqu’à sa fin (équation du nénuphar). L’autre phénomène également prouvé, c’est que l’extension d’un système quelconque (macrostructures) au détriment de toutes les petites structures aboutit elle aussi à son autodestruction.

C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui : depuis pas mal de temps, les perturbations sociétales de tous ordres (sociales, politiques, économiques, agricoles, écologiques, épidémiques…) n’arrêtent pas de se succéder, à s’amplifier et à impacter le monde entier (mondialisation). Alors que la guerre en Ukraine dont on ne voit pas la fin continue, c’est la Palestine qui occupe tous les médias.

Ce qui est cependant incompréhensible, c’est que la majorité des populations s’aveuglent, sur les causes de ce qu’elles subissent. Pourtant, elles le savent. Même depuis des siècles elles le disent, il n’y a qu’à écouter des chants, des complaintes populaires qui étaient connues : « Les Canuts » (1831), « Ah ça ira », « Dansons la Carmagnole » (1790), « Chanson de Craonne » (1917), « l’Estaca » (Le Pieu - 1968 Catalogne), « La butte rouge », « La paysanne » (Gaston Coutet 1900), « C’est la canaille, et bien j’en suis » (Marc Ogeret), etc., etc.

À propos des derniers événements (Ukraine, Palestine), c’est même incroyable. Lorsque les médias désignent des « terroristes », sont alors complètement ignorés tous ceux qui ont créé les conditions qui fabriquent des « terroristes ». Qui sont-ils ? De tout temps cela a été les dirigeants et les puissants qui découpent le monde suivant leurs intérêts et envoient leurs populations s’entre-tuer pour cela. Et celles-ci y vont au massacre, comme en 1914 « la fleur au fusil » ! Sans avoir la moindre raison d’en vouloir à celles et ceux qu’ils vont tuer ou qui vont les tuer.

Ce sont toujours les États et leurs médias qui désignent les terroristes et font admettre leurs répressions sanglantes comme légitimes. Pendant l’Occupation les résistants étaient désignés comme des terroristes du côté allemand. Lorsque les Allemands bombardaient des villes comme Londres et leurs civils, c’était un horrible crime de guerre, mais lorsque les alliés bombardaient à leur tour des villes françaises puis allemandes on le trouvait légitime. Les combattants du FLN qui résistaient contre un colonisateur et voulaient s’en libérer étaient considérés comme des terroristes par l’État français, par contre les attentats organisés par l’OAS étaient, au début, considérés comme une légitime défense et approuvés par une partie des Français d’Algérie. On peut multiplier les exemples à l’infini, toute notre histoire n’est faite que de cela et nous continuons à condamner ceux que les dirigeants nous désignent, mais surtout sans nous révolter contre ceux qui ont provoqué ces faits, c’est-à-dire eux. Même lorsque cela est impossible à nier comme par exemple la conduite de l’État d’Israël et de ses dirigeants qui depuis des années a été condamné par l’ONU elle-même ce que personne ne peut ignorer. Désigner des « terroristes » est quasiment devenu le meilleur moyen pour justifier toute répression, elle terrorisante, contre tout mouvement qui remet en cause les systèmes qui conduisent à notre perte comme par exemple le terme de « terroristes écologiques » utilisé par notre ministre de l’Intérieur pour justifier l’envoi de ses forces de répression. 

De tout temps ont été stigmatisés les pacifistes qui dénonçaient d’abord les raisons étatiques (et pas celle des peuples) qui provoquaient ces folies et leurs déclarations ou leurs appels étaient considérés comme des infamies. C’est par exemple le cas aujourd’hui avec la France insoumise.

Tout cela, tout le monde le sait, même les incultes, peut-être encore plus les incultes qui n’ont pas été formatés par une soi-disant culture (elle aussi étatique) pour ne pas voir l’évidence.

L’histoire n’est faite que de ces périodes de folie humaine avec les mêmes causes. Elles affectaient épisodiquement des régions différentes de la planète, entre chaque période il y avait un temps de répit où l’on pouvait croire qu’une vie pacifique allait pouvoir s’installer. Puis, au fur et à mesure, les territoires où se développaient les exactions étatiques se sont étendus, le laps de temps entre chacune s’est raccourci jusqu’à aujourd’hui où c’est toute la planète qui les subit (mondialisation) et ceci sans plus aucun répit. Jusqu’au point où les gens raisonnables n’arrivent même plus à envisager une solution possible pour enrayer une fin inéluctable.

Entropie et néguentropie sont irréversibles nous disent des scientifiques. Un seul espoir : que l’écroulement sociétal général arrive le plus vite possible à son terme pour qu’une autre vie humaine puisse renaître. Les prémices sont dans les individus ou les petits groupes qui, malgré le système, arrivent à s’en extraire, ne serait-ce qu’un peu. Dans les bouleversements qu’a subi la planète, cela a toujours été les plus petits qui ont subsisté, n’est-ce pas les diplodocus ou tyrannosaures !



[1] L’entropie est une notion scientifique complexe de la thermodynamique. Je ne suis pas un scientifique et la simplifie à ma façon en disant que c’est la mesure du désordre (ou de la perte de l’énergie par laquelle le système fonctionne ou produit) qui s’introduit dans un système et qui irréversiblement atteint sa valeur maximale quand le système atteint son état de désordre total : la théorie du chaos. En somme, il faudrait que le système ne soit pas perturbé, donc totalement isolé de tout environnement, pour perdurer. La néguentropie étant le phénomène inverse qui fait augmenter sans cesse les moyens et l’énergie à introduire dans le système pour maintenir un ordre… jusqu’à ce qu’ils soient épuisés ou inopérants.

[2] Notre système qui édicte comment doit fonctionner une société et ce que chacun des éléments le composant doit faire et ne pas faire est bien un système fermé puisque quoiqu’il arrive, quels que soient les événements, les dysfonctionnements et le non-aboutissement de la seule finalité acceptable pour une espèce sociale (la survie et le bien-être de tous), malgré tout ce qui justifierait son évolution (s’il était un système ouvert), il reste immuablement tel que quelques-uns l’ont établi à leur profit.

Si les systèmes vivants (par exemple nous-mêmes !) ont aussi une fin, naturelle elle, par contre celle-ci continue à alimenter la vie, ils font partie du continuum de celle-ci.

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