Rythmes : Libérer les esprits avant de libérer les moyens
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Moi aussi je ne serai pas en grève le 14 !
Moi aussi je ne serai pas en grève.
A Drom, village de 220 habitants, on s’est engagé cette année.
Alors oui, c'est sûr on n'a pas de gymnase, pas d'association de sport... mais, comme dit Laurent, c'est l'occasion d'OUVRIR l'école sur le Village.
Chez nous, on sollicite toutes les bonnes volontés pour "animer" les temps périscolaires : associations culturelles, pompiers, fleurissement, fromagerie, club des aînés, maire, habitants du village... et petit à petit les mentalités changent.
Au départ j'ai un peu tout géré pour lancer les idées mais maintenant les parents sont au moins aussi impliqués que moi et gèrent en grande partie le fonctionnement.
Enfin même si cette réforme a pris un mauvais chemin par endroit et que je ne suis pas sûr que notre organisation soit tenable dans le temps, je pense que les gamins de ma classe unique ne sont pas plus malheureux à être à 7ou 8 à faire du jus de raisin avec la grand-mère d'un gosse plutôt qu'à faire une activité à 40 avec une grosse asso de sport ou autre dans une ville.
Sylvain
Certes, la réforme proposée n’est pas très limpide et facile à mettre en application. Mais il en a été de même pour toutes les réformes précédentes, pondues avec plein de bonnes intentions (souvenez-vous par exemple du tiers-temps pédagogique, de celle des cycles…) dont aucune n’a été réellement mise en application (en dehors de celles qui emmenaient dans un retour simpliste en arrière).
Mais peut-être celle-ci est la plus intéressante, non pas par la forme que Vincent Peillon lui a donnée, mais par le débat qu’elle provoque dans toutes les sphères qui touchent de près ou de loin à l’école.
Le débat n’a pas encore atteint son vrai fond, la finalité et la conception de l’école. C’est celui-ci le vrai problème dont dépendent tous les autres (programmes, évaluations, rythmes, ré-envisagement du métier d’enseignant, de l’acte éducatif…). Un débat qu’on n’ose aborder.
Parce qu’à toutes ces réformes est immédiatement opposé l’absence de moyens. Il ne faut pas le nier, mais c’est un peu facile.
Ce qui est peut-être le plus embarrassant dans cette dernière des rythmes, c’est qu’elle touche nécessairement aux positions que les uns et les autres occupent dans le système éducatif, y introduit d’autres acteurs qui étaient cantonnés dans un rôle subalterne (les animateurs), d’autres qui en étaient soigneusement écartés (les parents) mais qu’on ne peut pas empêcher de donner leur avis, voire de protester ou de proposer, d’autres qui n’avaient qu’à donner ou ne pas donner les moyens (les collectivités locales).
Tout l’échiquier éducatif est nécessairement bousculé, jusqu’aux cases des temps réservées aux uns et aux autres et soigneusement séparées jusqu’à maintenant et qui vont devoir interférer, s’entrecroiser avec la même importance (temps qui n’est pas celui de l’enfant).
N’est-ce pas cela le problème ?
Admettons enfin qu’il s’agit bien d’un bouleversement et qu’il est normal qu’il se heurte à des résistances puisqu’il remet en cause beaucoup de représentations (voir le post précédent). Dans ce sens il ne peut être réglé par n’importe quelle réforme ou réformette. Le temps du changement des représentations est nécessairement long.
Mais ce pourrait être aussi un temps créatif que provoque cette dernière réforme si contestée (voir par exemple la proposition de Hubert Montagner que j’avais publiée - http://education3.canalblog.com/archives/2013/04/07/26862002.html). Nombreux sont celles et ceux qui comme Sylvain, Laurent… essaient, inventent et réussissent à en faire profiter les enfants. Avant de libérer les moyens, il faudrait libérer les esprits !
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