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Le blog de Bernard Collot
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31 août 2023

L'orthographe... mauvaise surprise !

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Tout ce qui est publié sur internet est éphémère et j'ai été échaudé par Orange qui vient de supprimer ses « pages-perso ». Celles-ci hébergeaient des sites, dont le mien où je stockais pour mise à disposition pas mal de papiers ou conférences.

J’ai donc entrepris de conserver sur papier et sous forme de recueil tous les billets de ce blog depuis 2006 (un millier !). Conserver les traces de mes élucubrations pour que peut-être un jour mon fils ou ses enfants (s'il en a !) aient la curiosité de se pencher sur ce qu’une époque avait provoqué chez un vieux bonhomme. 

J’en suis au tome 8, les sept premiers étant déjà réalisés, papier ou .pdf, sur Thebookedition.com. Je les ai appelés « Réflexions d’un retraité… de l’Éducation nationale ! »

Et, ce faisant… horreur ! Je me suis aperçu que beaucoup de ces billets, surtout ceux des premières années, étaient bourrés de fautes d’orthographe !!!! Et je ne peux même pas dire que ce ne sont que des fautes de frappe, quoique la plupart des touches de mon vieux clavier étaient à moitié effacées, que je n’ai jamais pu apprendre à taper avec plus de deux doigts, qu’avec l’âge les doigts devenaient de plus en plus maladroits… et que mon vieux Word n’avait pas de correction automatique ! Du coup, je viens de changer de clavier et… d’acheter le correcteur Antidote !

J’en suis vraiment désolé pour celles et ceux qui continuaient quand même à me suivre avec beaucoup de bienveillance !

Mais j’ai ainsi, bien involontairement, démontré a contrario toutes mes théories sur l’orthographe !

Le problème du blog a été pour moi que j’avais l’impression de parler par écrit directement à des interlocuteurs(trices) puisque ce qui m’intéressait c’était leurs éventuels commentaires.

Or, lorsque tu parles à quelqu’un ou à plusieurs, ce qui sort de ta bouche peut être entaché d’erreurs, de lapsus, de mots mal employés… mais d’une part tu ne vas pas redire chaque fois tes phrases en meilleur français, d’autre part tes interlocuteurs saisissent le sens général, leur cerveau interprète le son qu’ils entendent en le rectifiant, certainement chacun à sa façon. Mais, même si tu parles très mal, la conversation que tu veux provoquer a lieu. Lorsque j’avais donc fini mes élucubrations, j’étais pressé d’envoyer la sauce, et hop, je cliquais « envoyer » !

Et pourtant je savais très bien, pour n’avoir pas arrêté de le seriner aux enfants de ma classe, que l’écrit n’est pas de l’oral, même si dans nos langues et en particulier le français, l’écrit a d’abord été en partie une transcription des sons de l’oral en signes (les lettres), d’où l’apprentissage syllabique et tous ses défauts. Si une mauvaise orthographe ne gêne pas trop les lecteurs lents et linéaires qui sont dans l’oralisation de l’écrit pour lui donner du sens, par contre il gêne beaucoup les lecteurs très aisés qui visualisent des groupes de mots et des phrases pour saisir le sens et ensuite les traduire éventuellement oralement. Le cerveau de ces derniers est alors embarrassé dès qu’il y a une incohérence orthographique.

Je ne me suis aperçu que mes billets étaient bourrés de fautes que lorsque je les ai relus aujourd’hui sans me souvenir de ce j’avais écrit, donc non pas comme si je me relisais mais comme si c’était la première fois que je lisais l’écrit de quelqu’un d’autre. Et là, les fautes troublaient la compréhension. Lorsque l’on vient d’écrire un texte et qu’on se relit immédiatement, finalement on ne fait que relire la pensée qu’on a projetée sur un papier ou un écran, pas tellement ce que l’on a écrit. D’où le conseil que j’ai répété à mon fils lorsqu’il est devenu poète et écrivain : ne te relis qu’un ou deux jours plus tard et en changeant le format et le style des caractères ! Conseil que j’aurais bien dû m’appliquer, mais j’étais trop pressé de communiquer !

Pour que l’orthographe ait un intérêt, il faut avoir des choses à dire à d’autres qui ne sont pas en face de toi et que ces autres ne savent pas ce que tu veux leur dire.  C’est le principe de l’apprentissage de l’écrit dans la pédagogie Freinet. Faut-il encore, 1- que les enfants qui ne savent pas lire en voient d’autres qui écrivent, d’où la nécessité du multiâge, 2- que ces enfants puissent percevoir qu’il y en a d’autres ailleurs à qui ils auraient envie de s’adresser, d’où la nécessité de mettre en place des réseaux de communication avec ceux d’ailleurs. En ce jour de rentrée scolaire, enseignants pensez-y !

Théoriquement ce billet ne devrait pas comporter de fautes !

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