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Le blog de Bernard Collot
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16 octobre 2019

L'insécurité et l'autonomie.

 

Pourgues2

Je continue sur les apports de la rencontre de Pourgues (la permaculture éducative)

Dans ce que chacun a pu en retirer, pour ma part j’ai retenu entre autres le problème de l’insécurité.

C’est volontairement mais sans l’annoncer à l’avance (j’avoue que ce n’était pas très honnête !), que pour la journée où j’étais sensé organiser et animer des ateliers j’ai dit le matin grosso modo ceci aux participants : « Je vous propose cela (ce qui était marqué sur la feuille !) mais ça ne vous est pas forcément utile, vous avez probablement d’autres besoins, à vous de voir ce que vous voulez faire… et maintenant, discutez et débrouillez-vous ! ». Je ne suis plus intervenu.

 Je ne savais pas ce qui allait se passer dans un groupe déstabilisé dans ses attentes, en sachant que chacun dans ce groupe avait un vécu, une pratique solide de la vie en communauté à la fois personnelle en même temps que pour aider des enfants, voire d’autres adultes à vivre en communauté, en  autonomie. Je ne savais pas ce qui allait se passer tout en étant certain qu’il allait se passer beaucoup de choses.

La veille Thierry Pardo avait magistralement mené sa journée d’ateliers et cela avait été passionnant. Mais le vieil observateur que j’étais, plus trop impliqué dans sa vie courante dans des collectifs, n’avait pu s’empêcher de se demander : « Si Thierry n’était pas le recours permanent dans les interrelations comme dans l’organisation, est-ce que cela aurait été aussi riche ? » Après tout n’est-ce pas ce que nous prônons plus ou moins en ce qui concerne les enfants : l’autonomie ? Sans berger ?  D’où, le vendredi matin, cette idée de créer une situation inattendue, du coup pouvant être déstabilisante. Au dire de tous elle l’a été !

Le premier point, c’est que l’auto-organisation, quand elle est brutale et non préparée, n’est pas évidente même pour celles et ceux qui par ailleurs vivent dans des dispositifs vraiment démocratiques, sont bienveillants et à l’écoute des autres. Le choix de ce qui va être abordé, le choix de l’organisation du groupe et de l’espace où cela va être fait… L’ajustement des uns aux autres pour arriver à faire des choix consensuels satisfaisants pour tous devient instable quand une grille ne prévoit pas comment cela va être fait ou qu’une personne-recours dument reconnue ne tranche pas pour tous tout en disant « est-ce que cela vous convient ? » 

La journée a donc commencé d’une façon quelque peu brouillonne et incertaine, mais l’animateur qui n’était plus animateur (cependant quelque peu responsable !) imperturbablement assumait ! L’absence de direction dans laquelle un groupe doit s’engager crée bien un premier malaise quand il attendait qu’on lui en donne une. Mais, comme ces personnes n’étaient pas n’importe qui, tant bien que mal et même perplexes, elles ont joué le jeu dont elles n’avaient pas été informées et se sont mises en route, sans trop savoir elles non plus ce qui allait se passer, comment cela allait se dérouler. Elles ont accepté… l’insécurité.

Le groupe s’est un peu autostructuré au fur et à mesure et retrouvé un début de tranquillité. Ce qui m’avait frappé dans ce début de matinée c’est la grande différence perceptible dans les visages et attitudes avec ce qu’ils étaient la veille avec Thierry. Ce n’était pas de l’inquiétude mais quand même une certaine perplexité. La sécurité qui se traduit par la tranquillité se retrouve lorsqu’un ensemble de personnes commence à constituer une entité et une entité a besoin de se donner au moins un semblant de structure avec des repères pour ne pas être figée. Il faut qu’il arrive à s’autoréguler à autoréguler l’interrelation. Dans la situation classique de l’animation, c’est l’animateur qui régule l’interrelation, qui sent qu’il faut interrompre gentiment l’épanchement des uns, solliciter la parole d’autres… il est un élément important de la structure. C’est très visible si l’on fait un schéma de la direction des regards dans les interrelations (c’est une de mes marottes !) : la veille le schéma aurait montré dans la complexité du croisement des flèches la prépondérance et leur structuration par rapport à la position de Thierry, même s’il ne disait rien. Ce matin il aurait bien été difficile de discerner une structuration, sauf par moments quand l’un des membres prenait une position provisoire de leader pour dénouer une impasse collective. Les physiciens expliquent que les molécules d’air s’agitent en réalité dans tous les sens sur place quand on les croit immobiles pour, à un moment, s’orienter dans le même sens pour produire le vent.  

Si j’avais osé faire ceci avec des personnes lambda, il n’y a aucun doute, tout le monde serait parti et je me serais fait remonter les bretelles par l’organisateur ! Mais ce n’étaient pas des personnes lambdas, et elles se sont lancées… dans un vide à combler.

En passant ma journée à observer et à écouter les groupes qui s’étaient finalement constitués et qui fluctuaient, j’ai été étonné par la variété et l’intensité des sujets qui y étaient soulevés. Si j’avais pu être simultanément partout et suivre complètement tout ce qui était abordé, il m’aurait fallu des pages et des pages pour en rendre compte. Même si j’avais été un super-animateur génial, jamais je n’aurais pu savoir ce qui était vraiment important à mettre sur les tables communes. Tiens ! Tiens ! Mais ne dit-on pas qu’il faut faire confiance ?!?! La liberté anarchique est bien féconde quand celles et ceux qui y sont placés s’en emparent, sont riches de ce qu’ils ont à dire, avides de ce qu’ils ont à chercher des autres. Peut-être suffit-il de se libérer des attentes   

Il n’empêche que l’insécurité dans laquelle j’avais mis le groupe en y abandonnant mon rôle attendu d’être au moins le régulateur des interrelations a provoqué des malaises, voire des souffrances. L’observateur extérieur qui ne s’implique pas perçoit des détails dans la vie du groupe que ne peuvent percevoir ceux qui vivent le groupe, ou tout au moins en saisir l’importance. Vous connaissez ma marotte des détails ! Un détail a toujours un signifiant que l’on ignore, surtout quand il paraît anodin. Il y en a eu un en particulier qui m’avait fait dresser l’oreille le matin à propos de l’espace où une personne voulait rester. J’avais eu envie d’intervenir parce que le rôle de l’espace est une autre de mes marottes, mais il fallait que je me conforme à mon retrait que j’avais imposé aux autres. L’après-midi le même « détail » a été exprimé par cette même personne, mais, bien qu’écouté gentiment, le groupe est passé outre et tout le monde est allé dehors où il faisait un beau soleil. Cette fois, l’observateur extérieur voyait bien qu’un des membres du groupe était très fortement perturbé, que le « détail » et ce qu’il recouvrait n’avaient rien d’anodin.

En fin d’après-midi, je reprenais en quelque sorte la main et demandais à chacun ce qu’il tirait comme enseignements de cette journée. J’avais bien précisé que les meilleurs enseignements sont ceux que l’on peut trouver dans ce qui a mis mal à l’aise, a perturbé, voire fait souffrir. Mais le vieux singe que je suis pourtant n’a pas été malin parce qu’il a laissé d’abord s’exprimer ceux qui avaient trouvé du positif, au demeurant fort intéressant. Après le positif, c’est toujours plus difficile de se laisser aller à démolir quelque peu le positif, ce d’autant que c’est alors l’affect qui est en jeu. Et puis le temps qui manque. Bref, je pressentais que l’essentiel n’avait probablement pas émergé, mais peut-être m’étais-je trompé sur ce que j’avais cru percevoir.

Il ne pouvait y avoir meilleures personnes et meilleur lieu pour vivre cette expérience : le lendemain matin, avant le démarrage de la journée de Ramin, c’est celle même qui avait très troublé la veille qui a demandé à ce qu’on revienne sur ce qui s’était passé. Et cela a été très fort. Le détail n’était pas un détail puisqu’il concernait la sécurité (ou le refuge) que peut apporter l’espace. Mais surtout, surtout c’était la non-reconnaissance ou l’impression de non-reconnaissance qui avait occasionné une véritable souffrance. Lorsqu’une personne exprime une souffrance qui a été très forte bien qu’ayant été invisible ou dissimulée, elle fait ressurgir et exprimer par d’autres des états qui avaient été semblables mais qui n’avaient pas osé être dits, elle fait rentrer tout le monde dans l’essentiel qui ne se résout pas seulement par le meilleur dispositif organisationnel qui soit. C’est ce qui s’est passé et cela a été un moment intense, le moment le plus important dans le déroulement imprévu de l’atelier. Le moment qui in fine provoque l’apaisement. Instinctivement et de lui-même, un rassemblement de personnes était devenu un groupe.

L’essentiel c’est l’affect. Pour qu’un groupe existe, il faut que chacun se sente exister dans le groupe, que le groupe tienne compte de ce que chacun est. Nous touchions ce que peut être la violence involontaire et peu perceptible d’un groupe.  Nous le savions tous, mais entre le savoir et le vivre il y a un monde. Après, les regards deviennent plus affutés, l’attention aux autres plus pertinente en particulier quand ces autres sont des enfants, enfants qui étaient quand même et au moins en arrière-plan les sujets de nos réflexions (formation à la permaculture éducative !).

En somme la pire insécurité dans laquelle j’avais mis quelques-un-e-s en n’assurant pas le rôle attendu, ce n’était pas l’insécurité organisationnelle, l’insécurité de l’absence de demandes, de l’absence d’attentes, c’était l’insécurité affective.

On peut mettre ces réflexions en liaison avec le récit de la réunion du lundi des villageois de Pourgues dans "Pourgues oasis de la liberté"

Je ne peux m’empêcher d’extrapoler. Comment est assuré le besoin naturel et légitime de sécurité qu’on recherche dans une société ? C’est souvent une personne : on élit un président ! Je m’étonnais lors d’un stage organisé par le mouvement Freinet à Moscou que le peuple russe s’était toujours soumis à un Tsar, à un dictateur. L’attaché culturel de l’ambassade nous expliquait ceci : dans les immenses plaines russes, il n’y avait pas d’endroits où les hommes pouvaient se réfugier, se protéger. Leur solution était donc de s’agglutiner autour du plus fort, leur masse compacte était leur protection.

On attend cette sécurité des institutions déjà installées… par d’autres, d’où la difficulté de les remettre en cause. On l’attend de l’acceptation universelle d’une morale qui régit ce que chacun doit être et ne pas être. On l’attend de l’intouchabilité à la propriété censée nous protéger de l’intrusion des autres. On l’attend des réserves qu’on peut accumuler (comptes en banque) sensées nous mettre à l’abri (de quoi ?). On se donne même des gardiens de la sécurité (justice, police, armée). Plus on pense avoir de pouvoir sur les autres plus on pense se protéger des autres (et non pas protéger les autres) et c’est exponentiel.

Paradoxalement cette recherche naturelle et instinctive de la sécurité dans des intermédiaires (personnes, dispositifs, principes) n’a fait au cours de l’histoire qu’accentuer l’insécurité générale d’une société et de chacun dans cette société. Plus on a voulu se protéger, et plus on a été fragile et soumis à ce qu’on avait mis en place ou plutôt ce que d’autres avaient mis en place… pour notre bien sécuritaire (la sécurité est actuellement le terme qui a le plus d’occurrences dans tout ce qui est proféré).

Alors, ne faudrait-il pas admettre que c’est l’insécurité qu’il faut accepter comme normale et productrice des interrelations et liens sociaux qui seuls permettent de la vivre… en sécurité ? Pour changer notre société ne faut-il pas d’abord casser ce qui est censé la protéger ?  

Commentaires
P
Cette formation intitulée "Permaculture éducative" n'arrête pas de me surprendre.<br /> <br /> Avant tout d'abord puisque cette formation indiquait 3 ateliers successifs sur 3 jours avec 3 conférenciers pour 3 conférences planifiées en fin de journée. La permaculture n'étant pas la juxtaposition simple de 3 plantes, j'étais très curieux de voir comment cela allait se passer, comment les autres plantes que nous étions allaient participer pour constituer ce jardin annoncé en permaculture autour de 3 plantes mises en exergue.<br /> <br /> A l'arrivée, je n'étais pas déçu car les nombreux jardins en permaculture autour du bâtiment principal semblaient annoncer la couleur : ici, la permaculture, on connaît !<br /> <br /> Chouette, chouette, chouette ! <br /> <br /> J'allais savoir ce qu'il y avait derrière ce terme d'atelier. Pour moi, un atelier est un endroit où on met les mains dans le cambouis, où on manipule, où on fait avec d'autres. Dans nos classes 3type, ces ateliers sont même permanents.<br /> <br /> Là, on allait vivre 3 ateliers sur la permaculture éducative où on allait certainement mettre la main dans la terre, et où allait forcément évoquer les systèmes et l'approche systémique.<br /> <br /> <br /> <br /> Et bah non ! Grosse déception après la première journée, celle de Thierry Pardo, personnage très attachant, très cultivé et très intéressant mais au final, où était la permaculture et la participation des 11 autres plantes que nous étions ?<br /> <br /> Le lendemain, au réveil, je me dis que je devais indiquer l'incohérence de ce qu'on vivait, une formation somme toute très traditionnelle, très éloignée de la permaculture puisque le sujet était "la liberté éducative".<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas du me sentir suffisamment détendu pour l'exprimer mais, ma déception a laissé place à de la satisfaction suite à l'introduction de Bernard Collot pour l'atelier du jour. On allait au moins vivre des interactions sur un sujet (confrontation entre les projets théoriques initiaux et leur mise en oeuvre) conduisant inévitablement à aborder l'approche systémique commune entre le concept 3ème type et la permaculture. Le sujet a été évoqué mais pas véritablement traité pour différentes raisons qu'il serait trop long d'expliquer ici, mais qui en disent long sur la difficulté pour accéder à l'autonomie. Du coup, le côté "systémique" recherché dans le sujet n'était pas atteint. <br /> <br /> Lors de la reprise, en début d'après-midi, une stagiaire ose exprimer un souhait visant à se rapprocher du sujet de cette formation : la permaculture éducative. Elle propose de se rendre dehors pour être avec les enfants, afin que le groupe puisse être perturbé, et afin d'observer les réactions de chacun. Voilà un imprévu pouvant conduire à aborder la systémique, d'autant que les interactions qui ont suivi la proposition laissent entrevoir que la vie du groupe lui-même pouvait faire également émerger la nécessité de prendre en compte plusieurs paramètres et d'accepter le fait que des détails ont une influence, comme en permaculture !<br /> <br /> J'ai pensé que Bernard Collot avait donc intentionnellement laissé le groupe sortir dehors. Il a ensuite passé son temps à observer ce qui se passait à droite, à gauche, dans les différents petits groupes de stagiaires, à constater que le groupe entier s'est reconstitué ensuite de manière naturelle. Il nous a ensuite demandé de retourner dans la salle pour le debrief. L'atelier s'est poursuivi le lendemain matin en empiétant de force sur la journée de Ramin qui a limité cet empiétement.<br /> <br /> <br /> <br /> Au cours du 3ème atelier, Ramin nous a fait une explication de texte sur le livre "la spirale dynamique".<br /> <br /> <br /> <br /> Au final, pour moi, j'ai assisté à 5 sortes de conférence et un atelier, le tout très peu en lien avec la systémique et donc la permaculture, même si Bernard Collot a tout fait pour établir des liens.<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup, vous comprendrez que c'est une nouvelle surprise de constater que l'atelier de Bernard Collot ait pu autant déranger. On n'est pas prêt à changer de paradigme.<br /> <br /> <br /> <br /> A quand une vraie formation sur la permaculture éducative ?
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B
Evelyne Mester (commentaire sur FB)<br /> <br /> <br /> <br /> Très intéressant, je me suis plusieurs fois posé la question de ma propre posture de formatrice, alors que nous transmettons la vision d'un coaching qui consiste à laisser le coaché conduire les choses.<br /> <br /> <br /> <br /> Et en même temps, lorsque quelqu'un s'inscrit dans un atelier ou une formation (peut-être ce 2e cas est un peu différent), il signe car il est ok avec le cadrage qu'on lui propose, c'est-à-dire vivre des interactions riches avec une personne qui l'inspire.<br /> <br /> Si cette personne (qu'il a cherché parfois à tout prix, au sens propre, à rencontrer) se met en retrait et laisse le groupe gérer le déroulement (si j'ai bien compris), le participant peut moins profiter il me semble du bénéfice d'être en contact avec cette personne, qui de par son expérience ou son éventuel charisme l'inspirait.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai envie de partager mon ressenti avec vous. <br /> <br /> Je me souviens justement avoir vécu cela auprès de Jean-Pierre Lepri lors du Festival pour l'école de la vie, j'étais absolument ravie de venir l'écouter en conférence et laisser ses paroles infuser en moi, sentir quelle résonance elles auraient dans mon for intérieur, recevoir ce qui ferait sens. <br /> <br /> Et il a commencé en annonçant à peu près : "Bon, je ne sais pas de quoi vous parler (il y avait pourtant un thème à la conférence), donc je vais vous laisser me poser vos questions". Suivi d'un grand silence où il regardait la foule. Mon ressenti a été une forte déception. Je ne venais pas à des questions-réponses mais à une conférence. J'aime me perdre dans le dédale de la pensée d'une personne qui m'inspire, et je n'avais pas envie d'entendre à cet instant-là les problématiques des spectateurs, même si les discussions qui s'ensuivent sont souvent passionnantes aussi.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais je pense que le cadrage est important pour moi en tout cas : je m'inscris à ce qui m'appelle et je ne m'inscris pas à ce qui ne m'appelle pas ;) . Bon en tant que neuroatypique au fonctionnement particulier, j'ai grandement besoin d'anticipation et surtout de me sentir à l'aise émotionnellement, en effet. <br /> <br /> L'inconfort d'une telle situation peut me faire monter des larmes et une grande colère. Je ne me sens pas respectée et je ne réussis pas à tirer quelque profit de la rencontre en question. <br /> <br /> <br /> <br /> J'entends ce que tu dis Bernard au sujet de l'inconfort, et il y a des personnes qui néanmoins fonctionnent en mode introverti au quotidien, ce qui n'est pas un problème pour elles mais leur manière de se sentir bien. <br /> <br /> Je trouve ça chouette de sortir de sa zone de confort de manière volontaire mais pas subie. Respecter le cadrage de départ, ou proposer autre chose mais avec l'accord de tous et pas seulement de la majorité, me paraît indispensable, personnellement.<br /> <br /> Merci pour tes retours passionnants sur cette rencontre à Pourgues.
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P
Merci ...Au plaisir de vous lire...Ayant expérimentés au sein d une école primaire durant 3 années une heure par jour en n ayant qu un objectif redonner leur place au sein de la cité. <br /> <br /> Nous avons pu affiner dans l experimentaction de cohésion d une communauté définie <br /> <br /> Une problématique de tailles<br /> <br /> Comment faire cohabiter tant de fortes personnalités aux compétences et temporalités..si<br /> <br /> différentes mais toutes aussi légitimes les unes que les autres ? <br /> <br /> <br /> <br /> 3 ans de bonheur d affinage sur l inclusion le positionnement la liberté et droit d être <br /> <br /> Les adultes de cette communauté ont pris conscience de la créativité bon sens équité si on leur permet de bénéficier de la seredenpite qui les côtoient si ils apprennent à penser autrement que la plupart des adultes....juste donnons leur cet œil aiguisé affûté qui permet à un groupe d avoir un cadre psychologique rassurant...etre attentif à soi aux autres.<br /> <br /> Vive la pensée systemique
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B
Un vécu provoque nécessairement des ressentis, t ce sont bien les ressentis et leurs croisements qui portent des enseignements.<br /> <br /> 15 jours après cette journée, Christelle m'a fait part du sien. Je le reproduis ci-dessous avec son accord. Peut-être en provoquera-t-il d'autres ?<br /> <br /> ----------------------------------------------<br /> <br /> Bonjour Bernard, me voici pour donner mon ressenti sur notre voyage atypique à Pourgues ensemble. <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis Christelle, celle avec qui tu as parlé de l'utilisation qu'on pouvait faire des mots. je voulais te dire combien ton exercice sans "filet" avait généré comme tu t'y attendais probablement, beaucoup de remous. Elise n'est pas la seule, vu les réactions du dimanche matin. J'ai été étonnée, que tu n'accompagne pas le groupe à poser sur la table "les tripes" quand nous étions en train d'évoluer vers un "conflit" entre les besoins des uns et des autres. <br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi inciter une personne à se lever et à partir pour proposer son idée, plutôt que d'inciter à se parler tous ensemble? quitte à aboutir à deux groupes opposés, ou à des apparitions de besoins opposés, ou juste différents, histoire d'être pile poil dans le thème? Nous aurions pu explorer des choses que nous n'avons pas l'habitude d'explorer, comme justement les affects, les tripes...j'avais l'impression que nous y allions directement, et cette incitation à quitter la pièce, m'a fait l'effet d'un soufflé qui retombait...j'ai trouvé cela dommage. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme j'ai trouvé dommage que l'atelier ne soit pas un peu plus de discussions ou de débats sur nos visions de la permaculture éducative, car finalement, la discussion que j'ai suivie l'après midi j'ai la conviction que nous aurions pu l'avoir sur les temps de pause. C'est évidemment mon point de vue, tout à fait discutable, mais c'est vrai que d'expérimenter un début d'aprèm comme il a été pour ensuite aborder les ressentis plus en terme de confort, inconfort, ce qui a été dit, ce qui n'a pas été dit, et comment le groupe peut embarquer les individus malgré eux, comment pouvons nous y être vigilants, comment pouvons nous apprendre à cultiver ses positions, ses besoins, à les exprimer et comment le groupe peut apprendre à prendre soin de chacun parfois, ou pas, bref, un regard distancié sur l'aprèm où chacun peut prendre un temps pour poser des mots sur son vécu, de la distance sur l'expérience. <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai eu l'impression que tu étais dans l'inconfort toi aussi, d'avoir à "mener" un atelier, et que tu ne souhaitais pas faire du conventionnel, ce que je peux bien sûr imaginer. Mais il m'a manqué un temps plus long, pour pouvoir se distancier de l'expérience remuante et poser des mots, faire des liens avec le week end, mettre du sens. <br /> <br /> <br /> <br /> Suis-je la seule ? Vu le besoin d'Elise de parler, non, étions nous les seules? Peut être, mais j'ai vraiment cette sensation que la journée n'avait pas été terminée. <br /> <br /> Bon voilà, la conférence est venue nourrir les questions de permaculture éducative, de ton regard sur aujourd'hui, et je te remercie de ces moments aussi informels, où j'ai eu du plaisir à parler avec toi. Je me demande bien comment cette journée se serait déroulée si Thierry avait été présent...quelque chose me dit que cela aurait été encore une autre expérience! Je suis en tout cas ravie d'avoir fait ta connaissance en vrai, et je te remercie beaucoup, Bernard, de continuer à venir rencontrer toutes celles et tous ceux qui ont envie de contribuer à du meilleur, bien qu'ils n'aient aujourd'hui, aucune garantie que ça puisse aboutir à un monde meilleur demain, vu comment demain est mal parti...
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C
Salut Bernard, oh comme je me retrouve dans tes propos !<br /> <br /> <br /> <br /> Nous avons mené un centre de vacances sur ce principe de l'autogestion l'année dernière avec des enfants entre 6 et 12 ans. Les enfants étaient aux anges pour la plupart à part certains perdus sans emploi du temps, qui ont mis quelques jours à s'adapter. Mais le plus dur, ça a été pour les encadrants, chez qui ça a réveillé une insécurité très forte. Et nous ne nous attendions pas à ça. Nous étions mal à l'aise du coup au bout de quelques jours en voyant les enfants s'épanouir mais l'équipe encadrante s'assombrir. Est ce donc si difficile d'avoir du temps libre ? D'être un pilier pour les enfants mais de ne pas être trop force de propositions ? Pourquoi la liberté réveille t'elle donc tant d'insécurité ? Je pense vraiment qu'elle vient de notre passé scolaire qui nous laissait peu de temps libre pour explorer nos ressentis et nos réelles envies... Du coup il a fallut penser à l'accompagnement des enfants et aussi des adultes ! C'était en tout cas une supère expérience que je réitererai avec grand plaisir. <br /> <br /> <br /> <br /> Charlotte DARTEIL ( nous nous sommes croisés au forum des apprentissages libres à Strasbourg, j'avais fait un atelier sur le jeu libre justement )
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